Élection TPE : pour convaincre, FO-Pharmacie d’officine met la dose

InFO militante par L’inFO militante, Michel Pourcelot

© PATRICK ALLARD/REA
Article publié dans l’action Élections dans les TPE

Les salariés des pharmacies d’officine sont concernés par les élections professionnelles dans les TPE, qui se dérouleront du 22 mars au 6 avril. FO entend conforter sa première place dans le secteur et se mobilise pour une meilleure participation à ce scrutin.

Depuis les dernières élections professionnelles, en 2016, FO-Pharmacie est, de loin, le premier syndicat représentatif dans la branche des pharmacies d’officine (PO). La fédération n’entend pas en rester là. Elle tient à améliorer le score de FO lors du prochain scrutin qui se déroulera du 22 mars au 6 avril, mais appelle aussi à accroître la syndicalisation dans un secteur qui y est historiquement peu enclin et qui est particulièrement atomisé. Nous sommes la première organisation syndicale avec 26%. déclare Olivier Clarhaut, le secrétaire fédéral chargé de la branche officine de la Fédération FO des métiers de la pharmacie, même s’il déplore toutefois que le taux de participation au dernier scrutin a été particulièrement bas. Par la campagne qu’elle mène, la fédération vise à convaincre les salariés d’aller voter.

L’objectif pour FO est aussi bien sûr de conforter sa première place et donc le poids de l’organisation dans le secteur, ce qui est précieux lors de négociations. Nous voulons peser plus dans le dialogue social et continuer à proposer des sujets de négociations, et cela même si les employeurs sont plus que réticents, indique le militant. Le patronat de la pharmacie d’officine a ainsi refusé de poursuivre la négociation en vue d’un complément de rémunération à destination des salariés volontaires pour la réalisation des tests antigéniques de dépistage de la Covid-19.

Une syndicalisation à booster

Pour préparer au mieux cette élection, la branche officine de la fédération a créé un site Internet (votezfopharmacie2021.org) et des tracts ont été réalisés avec le concours de la confédération. Une campagne difficile dans le cadre de la crise sanitaire, d’autant que la communication gouvernementale pour ces élections professionnelles a été nulle. On voudrait que cela ne marche pas que l’on ne s’y prendrait pas différemment peste Olivier Clairhaut, occupé, comme tout le secteur, à convaincre les salariés de l’importante de cette élection et de la syndicalisation.

La tâche est ardue car les salariés des pharmacies d’officine méconnaissent le Code du travail et leurs droits. Et le taux de syndicalisation est faible dans un secteur où il y a une défiance envers tout ce qui est organisation. Constitué à 93% de TPE, le secteur regroupe environ 120 000 salariés dans quelque 23 000 officines. Il s’est considérablement féminisé, comptant plus de 90% de femmes contre 70% en 1975. En majorité les salariés sont préparateurs en pharmacie, mais on dénombre aussi, entre autres, des pharmaciens-adjoints, un poste où l’on a les responsabilités d’un patron (le pharmacien titulaire) mais pas le salaire. Celui-ci se situe en effet à « 2217 euros brut, tout en étant cadre ! », pointe Olivier Clarhaut. La reconnaissance du métier de pharmacien-adjoint est d’ailleurs l’une des revendications de FO. Un préparateur commence, lui, à 1 662 euros brut et perçoit 2 771 euros après 35 ans de carrière. Les vendeurs et personnels de rayon sont eux généralement au Smic.

Pour la fédération FO, rappelant par ailleurs que le nombre de CDD n’a cessé d’augmenter, il est clair que les rémunérations ne sont pas à la hauteur du niveau de qualification et des responsabilités exercées. Elle est donc plus que jamais mobilisée et vigilante alors que se profile la prochaine négociation annuelle obligatoire sur les salaires 2021.

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Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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