FO a obtenu 19,29 % des voix lors des élections au conseil administratif (CA) du groupe La Poste, qui se sont déroulées électroniquement du 7 au 10 décembre 2020, et passe de la quatrième à la troisième place. FO obtient ainsi un siège dans la plus haute instance du groupe. On est au plus près d’où se joue l’orientation du groupe, notamment avec le plan stratégique La Poste 2021-2030
, se réjouit Christine Simon, responsable du secteur Poste au sein de FO Com (Force Ouvrière Communication, en charge des personnels, fonctionnaires et salariés, de La Poste et ses filiales et des télécommunications, dont Orange, Bouygues Telecom, SFR, Free, etc.). Grâce à ce siège, qui sera occupé par Isabelle Fleurence, qui était précédemment à la tête de FO Com Groupe La Poste, on peut ainsi faire porter la voix des salariés dans les différentes commissions qui décident de l’avenir de La Poste
. FO Com entend obliger La Poste à renforcer ses missions de service public, reconnaître les postiers à leur juste valeur en défendant leurs droits, en revendiquant des augmentations de salaires et en préservant tous les emplois.
Un an de travail acharné sur le terrain malgré la crise sanitaire
C’est le résultat d’un an de travail acharné malgré les difficultés inhérentes à la crise sanitaire, explique Christine Simon. De plus, le scrutin s’est déroulé en plein dans le pic des colis. Avec notamment le Black Friday, le nombre des paquets a explosé, sans d’ailleurs que n’augmentent parallèlement les moyens humains
. Secrétaire générale de la Fédération FO Com, Christine Besseyre, est fière du travail accompli pour en arriver à ces résultats
, FO atteignant la première place dans certaines régions. Pour elle, la présence sur le terrain des militants FO en pleine crise sanitaire a joué.
Ainsi avec un résultat global de 19,29%, FO Com consolide son score de 2015 (19,46 %) mais surtout retrouve la troisième place qu’elle avait perdue au profit de Sud, derrière la CFDT (25,08) et la CGT (23,96).
Participation pas si en baisse que cela
Même si les résultats n’entrent pas en ligne de compte pour le calcul de la représentativité, ils sont excellents pour FO
, ajoute Christine Simon, qui note cependant que si la participation a connu une réelle baisse elle reste quand même conséquente au vu des conditions sanitaires actuelles. Néanmoins, la participation à ce scrutin ne cesse de diminuer au fil des élections : 50,93% cette fois-ci contre 62,11% en 2015 et 71,66% en 2010
, déplore Christine Besseyre. Pour elle, victimes de choix politiques contestables, les postiers sont trop souvent malmenés avec des rémunérations en berne, des dégradations des conditions de travail, des sous-effectifs chroniques et sont trop peu reconnus à leur juste valeur ce qui peut expliquer leur désintérêt électoral traduisant ainsi leur désarroi
. D’autre part, ajoute-t-elle, élire un représentant au conseil administratif du groupe leur semble moins concret.
Des élections importantes
Pourtant, comme le souligne Christine Beyssere, ces élections avaient une importance particulière à deux titres
. D’un côté, elles ont permis de mesurer notre audience syndicale à la veille d’un changement majeur : l’arrivée du CSE dans les deux ans à venir
. De l’autre, être présent face à la transformation du groupe dont FO Com comprend la nécessité
. En effet, La Poste va connaître des bouleversements au regard des défis auxquels elle doit faire face, la chute du courrier, activité historique, la concurrence agressive dans de nombreux secteurs avec Amazon ou Alibaba mais aussi l’expansion du numérique, le changement de mode de consommation ou encore les turbulences bancaires avec des taux historiquement bas
. Mais cette transformation ne doit pas être l’occasion de moins disant social avec l’emploi comme unique variable d’ajustement. La casse du service public et du modèle social postal, jusqu’alors basé sur l’emploi CDI temps plein, ne saurait être ni une réponse ni une solution à une situation économique complexe.
Un service public gage de solidarité
D’ailleurs, la crise sanitaire a révélé, souligne Christine Besseyre, l’extrême fragilité de nos services publics
et notamment celui du service public postal. Pourtant, depuis plus particulièrement le passage de La Poste en société anonyme, il est le plus souvent perçu comme une charge financière, un boulet économique, un vestige du passé
, alors qu’il est gage de solidarité, de maintien du lien, et de services indispensables
, comme l’ont démontré, souvent en première ligne, les postières et postiers.