Élections professionnelles : FO marque des points dans les emplois de la famille

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© DENIS/REA

FO a retrouvé sa représentativité chez les assistantes maternelles à l’issue des dernières élections TPE. Le syndicat progresse également dans le secteur des salariés des particuliers employeurs, bondissant de la quatrième à la deuxième place.

Ils sont auxiliaires de vie, femmes de ménage… des centaines de milliers de travailleurs, généralement rémunérés en chèques emploi service et très difficiles à rencontrer. Cela n’a pas empêché FO de voir son audience syndicale progresser auprès des salariés du particulier employeur (SPE) lors des dernières élections TPE, dont les résultats ont été publiés en avril 2021. Avec 16,92 % des voix (+ 2,5 points), le syndicat est arrivé en deuxième place. FO a également retrouvé la représentativité syndicale dans la branche des assistantes maternelles (les « assmats ») avec 10,24 % des voix (+ 3,5 points).

Une nouvelle convention collective

Richard Roze, secrétaire fédéral à la FGTA-FO, souligne une belle victoire. Dans ces deux secteurs, les droits des salariés s’améliorent, notamment sous l’impulsion de FO. Une nouvelle convention collective, rassemblant les deux branches, doit entrer en application au 1er janvier 2022, sous réserve de son extension.

FO l’a signée en mars 2021. Parmi les avancées elle prévoit la majoration des jours fériés travaillés, crée une prime de départ à la retraite... La rémunération de nuit est améliorée pour les SPE. Pour les assmats, qui ne bénéficient toujours pas d’une grille des salaires, un minimum conventionnel est créé, fixé actuellement à 2,97 euros l’heure. Le nombre de jours pour enfant malade durant lesquels l’assmat n’est pas rémunérée est divisé par deux, passant à cinq jours. C’est une amélioration, mais FO revendique toujours le maintien de la rémunération dès le premier jour enfant malade.

 

 Les demandes d’adhésion sont en hausse

Trois questions à Véronique Delaitre, secrétaire du Syndicat national FO des emplois de la famille

Comment expliquez-vous cette progression de FO auprès des assistantes maternelles ?
On s’est fait connaître en étant très actifs sur les réseaux sociaux pour informer les assistantes maternelles. Elles sont isolées, mais elles sont connectées. Et durant la pandémie de Covid-19 elles étaient en souffrance. Elles ont dû continuer à travailler sans aucune protection alors que les crèches fermaient. Notre page Facebook est passée de 1 300 abonnés début 2020 à 24 000 fin 2020. Il y a beaucoup de questions récurrentes, par exemple sur les congés payés ou le licenciement en cas de grossesse. Je fais plusieurs publications par jour, je réponds aux messages. Nous organisons aussi des Facebook live. Je pense que les assistantes maternelles n’imaginaient pas que les centrales syndicales puissent s’occuper d’elles, elles allaient plutôt vers des syndicats sectoriels. Maintenant nous sommes reconnus et les demandes d’adhésion sont en hausse.

Que vous apporte cette représentativité retrouvée ?
Nous sommes vraiment contents. Malgré la perte de représentativité, nous n’avons jamais été écartés des discussions. Comme les négociations se déroulent en interbranche, nous avons continué à être force de proposition pour améliorer les droits des salariés. Mais nous ne pouvions pas signer les accords. C’est désormais de nouveau possible.

Quelle est votre principale revendication ?
La revalorisation salariale ! Depuis plus de quarante ans, le salaire minimum des assistantes maternelles est basé sur 0,280 fois le Smic. C’est à cette condition de revalorisation que nous avons accepté de participer aux travaux de création d’une filière petite enfance avec le gouvernement. C’est d’autant plus urgent qu’elles ont été les oubliées de la crise sanitaire, elles n’ont même pas perçu la prime Covid.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération