Elles refusent d’être mises au placard

Portrait par Clarisse Josselin

Photographie : F. Blanc / FO Hebdo - CC BY-NC 2.0

Leïla Hamitouche et Jocelyne, âgées de 42 ans, ont créé le syndicat FO à la mairie d’Orly (Val-de-Marne) en mars 2014. Victimes d’entrave syndicale, elles se battent en justice comme sur le terrain pour faire valoir leurs droits.

« D’excellents agents, nous sommes devenues d’un coup incompétentes », racontent, incrédules, Leïla et Jocelyne. En créant le syndicat avec deux autres camarades, les deux collègues au service logement voulaient aider les agents, elles n’imaginaient pas entrer dans le conflit permanent.

Arrivée en tête aux élections du COS qui gère les œuvres sociales, FO était deuxième aux élections professionnelles. Il leur a fallu la mise en demeure d’un avocat pour obtenir un local syndical. Prendre leurs heures de délégation est un combat. Leurs promotions sont bloquées, leurs notations négatives.

« La mairie a les pleins pouvoirs »

En janvier dernier, Leïla, secrétaire générale, a été mutée de force, malgré un avis négatif unanime de la commission administrative paritaire. « En gros, je suis au placard, à saisir des factures toute la journée », explique-t-elle. La menace pèse désormais sur Jocelyne, la trésorière.

Soutenues par FO Territoriaux à l’échelle départementale et régionale, elles ont appelé à la grève le 1er juin pour dénoncer l’entrave syndicale et revendiquer de meilleures conditions de travail pour les agents. Une dizaine d’actions en justice sont en cours sur les refus de décharges, la mutation... « Dans le privé, on est protégés par l’inspection du travail mais ici on est des pions, la mairie a les pleins pouvoirs », dénonce Leïla, déterminée à ne rien lâcher. 

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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