L a France est loin d’être le seul pays où la casse sociale se fait préoccupante. Industrie automobile, informatique, commerce : on ne compte plus les annonces de suppressions d’emplois à l’échelle mondiale. Face à une pression concurrentielle accrue
et à la baisse de la demande, la marque d’électroménager allemande Siemens a décidé mi-mars de couper dans ses effectifs à hauteur de 6 000 postes, dont plus de la moitié en Allemagne – a priori sans licenciements secs.
L’Allemagne paie également un lourd tribut du côté de l’industrie automobile : Audi y supprimera 13,5 % de ses effectifs (7 500 postes) d’ici 2029, et la marque Ford a elle aussi dévoilé une nouvelle hécatombe en éliminant 2 900 emplois d’ici 2027. Chez Ford, le puissant syndicat allemand IG Metall est monté au créneau en organisant une grève mi-mai dans les grandes usines de Cologne, accentuant la pression sur le portefeuille du groupe.
Nissan, HP, Panasonic… Tous évoquent des circonstances économiques difficiles et un contexte géopolitique incertain. L’arrivée au pouvoir de Donald Trump a été un véritable facteur déclencheur,
La mauvaise prise en compte des nouveaux impératifs environnementaux accentue parfois les difficultés de certains secteurs. Autre élément d’explication : En Europe, la gouvernance économique marquée par l’austérité n’y est pas pour rien
, expose Branislav Rugani.
L’urgence d’une réindustrialisation de l’Europe
Parmi les entreprises qui passent leurs effectifs à la tronçonneuse, toutes ne sont cependant pas dans une réelle tourmente économique. Le groupe pétrolier britannique BP, qui supprime 4 700 emplois pour réduire ses coûts
, a certes enregistré une forte chute (97 %) de son bénéfice, mais celui-ci s’établissait encore à 381 millions de dollars en 2024. Le cynisme du marché était également bien visible après l’annonce de la suppression de 1 700 postes par la marque de luxe Burberry, qui a alors vu son action en Bourse décoller.
Face à cette hécatombe, FO approuve l’axe européen qui consiste actuellement à mettre en place une véritable politique industrielle autour de l’autonomie stratégique,
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Dans ce contexte, FO veille également à combattre toute régression des droits des travailleurs, lesquels subissent actuellement un rapport de force défavorable vis-à-vis de leurs employeurs. La croissance des salaires réels s’en trouve freinée, analyse l’Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport « Emploi et questions sociales dans le monde : tendances 2025 » : La concentration croissante du marché est corrélée à un transfert du pouvoir sur le marché du travail des travailleurs vers les employeurs, avec des effets particulièrement néfastes pour les groupes vulnérables et les jeunes.