Emploi : pas d’éclaircie en vue en 2025

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Prévision de croissance 2025 revue à la baisse (à 0,9 % contre 1,1 %), hausse attendue des défaillances d’entreprises et des projets de plans sociaux, tous deux déjà à de très hauts niveaux. Les mauvaises nouvelles sont tombées dru ces dernières semaines, augurant une année très difficile en matière d’emploi. Jusqu’à présent, le ministère du Travail s’est refusé à parler de retournement du marché du travail, même quand les annonces de plans sociaux d’ampleur inédite se sont succédé l’automne dernier : Auchan et ses 2 389 suppressions de postes projetées, Michelin (1 254), Valeo (868), Crédit commercial de France (1 400)… Pourtant, les indicateurs ont bien viré au rouge, et cela depuis mi-2024, comme en témoignent les statistiques du ministère du Travail publiées en décembre.

240 000 emplois menacés par des défaillances d’entreprises

Au troisième trimestre 2024, ses services ont validé, ou homologué, 141 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) impliquant 23 800 suppressions de postes. Un nombre de ruptures de contrats jamais atteint depuis début 2021 Sur un an, le nombre de PSE validés et/ou homologués est en hausse (+ 27 %) et les effectifs concernés s’accroissent très nettement (+ 131,1 %), explique la Dares. Cette tendance à la multiplication des restructurations se voit aussi dans les licenciements économiques qui ne sont pas assortis de l’obligation, pour l’employeur, de lancer un plan social (parce qu’il a moins de 50 salariés, ou licencie moins de 10 salariés à la fois). Au troisième trimestre 2024, les procédures de licenciement collectif pour motif économique hors PSE étaient en augmentation de 22,2 %, sur un an, pour atteindre 2 917.

Et les perspectives s’annonçaient déjà sombres : sur ce troisième trimestre 2024, le ministère du Travail comptait 178 PSE initiés (mais pas encore validés ou homologués), soit 20 % de plus comparé au trimestre précédent, et 34,8 % de plus sur un an !

Autre indicateur dégradé, le nombre de défaillances d’entreprises. Elles aussi sont attendues à la hausse en 2025 : le groupe bancaire BPCE anticipe 68 000 défaillances, menaçant 240 000 emplois. Alors que 2024 a déjà été une année noire. Selon son décompte provisoire, 66 422 entreprises françaises ont fait défaut l’an dernier, menaçant 260 000 emplois. Même au lendemain de la crise financière de 2008, ce niveau n’avait pas été atteint.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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