Il ne s’agit pas de simples réformes. C’est un basculement
, avertissait la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) début octobre. Leur appel à s’opposer au train de mesures antisociales prévues par le gouvernement belge – à commencer par la réforme des retraites, qui veut relever l’âge de départ à 67 ans au lieu de 65 actuellement – à été entendu : le 14 octobre, plus de 100 000 personnes ont défilé à Bruxelles à l’appel d’un « front commun syndical » et d’une quarantaine d’associations. Il y a eu une forte mobilisation de la jeunesse belge et ça, ce n’est pas habituel,
Pourtant, l’intersyndicale déclare n’avoir reçu aucun retour de l’exécutif. Pire encore, le Premier ministre a présenté un menu indigeste lors des discussions budgétaires, qui toucheraient encore durement les familles et les travailleurs : un saut d’indexation, encore plus d’économies sur les pensions, une augmentation de la TVA... Et cela s’ajoute aux mesures précédentes de démantèlement de la sécurité sociale et du marché du travail
, dénonce la FGTB.
L’indexation des salaires sur l’inflation en danger
Face à ces nouvelles attaques contre les droits sociaux prévues dans le nouveau budget, les syndicats belges ont décidé de lancer « l’appel de novembre », trois journées de grève touchant différents secteurs : le 24, les transports ; le 25, les services publics ; et le 26, une grève nationale interprofessionnelle. Impôt sur les grandes fortunes, réexamen des milliards de subventions données aux entreprises, refinancement des services publics : Leur cahier de revendications est extrêmement vaste,
Pour les manifestants mobilisés mi-octobre, il s’agit d’une attaque en règle contre le modèle social belge. Nous refusons un modèle qui précarise, qui stigmatise les sans-emploi, qui rend invisibles les plus vulnérables,
Un malus sur les arrêts de longue maladie
Avec la nouvelle réforme des retraites, les personnes nées entre 1960 et 1963 partiraient à 66 ans, celles nées dans les années suivantes partiraient à 67 ans. Les syndicats dénoncent également l’application d’un malus pour les périodes de maladie de longue durée, périodes qui seraient déduites des cotisations retraite. Les départs avant l’âge légal seraient en outre plus fortement pénalisés.
Mais bien souvent, les salariés ne peuvent pas aller jusqu’au bout,
En 2022, alors que l’âge légal de départ à la retraite en Belgique était fixé à 65 ans, les travailleurs partaient en réalité à la retraite en moyenne à 61,2 ans, selon des données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Des chiffres comparables à ceux de la France à la même époque. Selon Branislav Rugani, c’est une vraie utopie que d’imaginer faire partir les gens à la retraite à ces âges-là
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