En Corse il milite pour le syndicalisme indépendant

Portrait par Valérie Forgeront

À 62 ans, Marcel Santini prend les rênes de l’UD FO de Corse du Sud. Il est fermement attaché au principe d’un exercice syndical affranchi des idées politiques et religieuses.

Né en Corse de père corse et de mère italienne, Marcel Santini est le nouveau secrétaire général de l’UD FO de Corse du Sud. Son île, il l’aime. Le syndicalisme libre et indépendant aussi. Ces deux amours ne sont pas incompatibles. La vie de ce militant – par ailleurs défenseur syndical dans un conseil de prud’hommes – le prouve. Le syndicalisme, il le découvre alors qu’il est « pion » dans un lycée pendant ses études de lettres. Il adhère à un syndicat de l’Éducation jusqu’à un virage professionnel à 180 degrés. Direction la société privée des transports urbains d’Ajaccio (désormais TCA), où il est embauché comme conducteur de bus. Il a 34 ans, il se syndique à FO.

FO a gagné toutes les élections 

62 %

C’est le plus bas score de FO depuis l’arrivée de Marcel Santini chez TCA.

L’organisation affirme son indépendance absolue vis-à-vis de la politique et de la religion.  C’est important, car un syndicat se doit de ne mettre aucun frein à son action. En 1992 il crée une section FO dans l’entreprise, laquelle devient en ville le fer de lance des actions syndicales. À coups de grèves, dont six semaines en 2003, on a obtenu des hausses de salaires et une baisse du temps de travail. Avant l’arrivée de FO, se souvient-il, seul le syndicat des travailleurs corses était présent dans l’entreprise. Depuis ? FO a gagné à toutes les élections professionnelles, s’amuse-t-il. L’autre organisation fait une sale tête. Notre score le plus bas fut – une fois – de 62 %.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante