En Guyane, l’emploi au coeur des préoccupations

Congrès d’UD par Clarisse Josselin

Le 15è congrès de l’union départementale FO de Guyane s’est tenu le 6 février à Remire-Montjoly, sous la présidence de Michèle Biaggi, avec 90 participants. Christian Dorvilma a été réélu au poste de secrétaire général pour un second mandat.

En Guyane, le débat public autour de la « Montagne d’Or », un gigantesque projet minier, démarrera en mars 2018. Le projet, porté par un consortium russo-canadien, prévoit la production de 85 tonnes d’or sur douze ans, à partir de 2022. La mine devrait générer 750 emplois directs et 3 000 emplois indirects.

L’union départementale FO de Guyane soutient ce projet. « Cette implantation permettra de développer l’économie guyanaise en créant des emplois pérennes », a expliqué Christian Dorvilma, réélu par le congrès à son poste de secrétaire général.

Il a aussi rappelé que FO était déjà présente dans le secteur minier pour négocier les droits des salariés. Au cours du dernier mandat, trois accords distincts ont été signés sur les salaires, les classifications et surtout l’organisation du travail en site isolé. « La combinaison de ces accords pour l’exploitation industrielle dans le secteur minier aurifère porte les revenus minimas annuels de branche à environ 30 000 euros pour les ouvriers et 50 000 euros pour les techniciens et agents de maîtrise  », rappelle-t-il dans son rapport d’activité. Parmi les autres accords de branches signés ces dernières années, il souligne également la mise en place d’une convention collective pour les ingénieurs et cadres du BTP.

Un taux de chômage de 23%

En Guyane, la question de l’emploi est au cœur des préoccupations. Le taux de chômage atteignait 23 % en 2016, soit plus de deux fois celui de l’hexagone, et ne cesse d’augmenter pour les seniors et le chômage de longue durée. Pour améliorer l’accompagnement des demandeurs d’emploi, leur retour à l’emploi et la réduction des délais d’indemnisation, le congrès revendique dans sa résolution générale une augmentation des effectifs de Pôle emploi en 2018. Il demande aussi la hausse des budgets liés à la formation des chômeurs.

Dans ce contexte, le congrès appelle à ce que, à compétence égale, les emplois soient pourvus par des salariés locaux, et notamment pour le recrutement de contractuels dans la fonction publique d’État. FO exige aussi dans sa résolution une formation initiale plus étoffée et diversifiée, « pour une meilleure intégration des jeunes dans le tissus économique guyanais ».

Les congressistes appellent également à « lutter contre l’emploi illégal concourant à l’économie souterraine au détriment des sociétés légales et de l’économie réelle, source d’un développement endogène ». Ils demandent que des moyens supplémentaires soient donnés à l’inspection du travail pour exercer ses missions « à la mesure des réalités guyanaises, tant économiques que géographiques ».

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante