En Ile-de-France, FO unit ses forces pour gagner les élections

InFO militante Collectif

© F. BLANC

L’union régionale FO d’Ile-de-France a organisé un meeting de rentrée le 15 septembre à la Bourse du travail de Paris, en présence du secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot, et de représentants de plusieurs fédérations. L’objectif était de fédérer les forces du public et du privé dans le cadre des campagnes électorales à mener ces prochains mois dans différents secteurs : dans la Fonction publique, chez les Cheminots, dans les offices HLM ainsi que pour les CSE. Ce rassemblement a aussi permis de rappeler les revendications portées par FO, à commencer par la hausse générale des salaires. Autant d’arguments à porter durant ces campagnes électorales en vue de faire faire progresser l’audience de FO mais aussi pour préparer les mobilisations à venir.

C’est sous la verrière de la magnifique salle Ambroise Croizat de la Bourse du travail de Paris que plusieurs centaines de camarades FO se sont rassemblés le 15 septembre, pour le meeting de rentrée organisé par l’union régionale d’Ile-de-France URIF-FO. Outre les unions départementales de la région parisienne, le secrétaire général de la Confédération, Frédéric Souillot, ainsi que les représentants de plusieurs fédérations ont participé à ce rendez-vous militant.

Cet événement visait en premier lieu à organiser les campagnes pour les élections à venir dans plusieurs secteurs ces prochains mois : du 1er au 8 décembre dans la Fonction publique, du 17 au 24 novembre chez les Cheminots, du 15 novembre au 15 décembre dans les offices HLM, sans oublier les élections CSE qui se poursuivent dans les entreprises du privé, dans le cadre du nouveau cycle. Pour gagner, tous les camarades présents à la tribune, issus du public comme du privé, se sont montrés combattifs et déterminés.

C’est notre objectif commun dans les unions départementales et les fédérations de faire progresser la représentativité de FO, toutes les élections sont importantes, nos actions ne se limiteront pas aux élections CSE, a ainsi prévenu Richard Roze, secrétaire fédéral à la FGTA-FO. Il a rappelé que des synergies existaient déjà de longue date entre sa fédération et les unions départementales pour l’organisation des élections.

Notre but est de faire aboutir nos revendications pour tous les travailleurs, camarades du privé et du public, nous devons mettre toute notre énergie à réussir ces élections, a renchéri Paul Ribeiro, secrétaire fédéral à FO Métaux. Il a rappelé que la future représentativité de l’organisation —la loi de 2008 reste toutefois contesté par la confédération— reposera sur le nombre de votes en faveur de FO, tous scrutins confondus. Et c’est cette représentativité qui déterminera qui est légitime pour signer un accord, établir le rapport de force dans les négociations ou le nombre de détachés pour exercer des missions syndicales, a-t-il ajouté.

15092022Campagne Election FP à Paris66

FO s’implante dans deux théâtres parisiens

Pascal Lagrue, secrétaire confédéral chargé du développement et président de l’Association Force Ouvrière des Consommateurs (AFOC), est revenu sur l’importance des élections HLM. Les habitants de logements sociaux vont en effet être appelés à élire leurs représentants au sein des conseils d’administration des organismes HLM.

Pour FO, L’AFOC, qui présente des candidats à ces élections, revendique notamment le droit au logement décent pour tous et la baisse des charges locatives. Symboliquement, les premières listes ont été déposées chez Paris Habitat le 15 septembre, jour du meeting. A l’issue du précédent scrutin, l’AFOC avait conforté sa troisième place en tant qu’organisation nationale représentative de locataires.

Pour la fédération FO des cheminots, l’objectif des prochaines élections est de retrouver la représentativité au niveau national. Malgré notre non-représentativité, nous n’avons jamais lâché sur nos revendications, a prévenu Philippe Herbeck, secrétaire général de FO cheminots. Ces dernières années, nous avons subi plusieurs réformes qui ont abouti à l’ouverture [du transport par rail, NDLR] à la concurrence et à la casse du statut et des métiers. Le résultat, c’est moins de service public, moins de trains et la hausse du prix du billet pour les usagers. C’est ensemble que nous devons mener la bataille.

Les élections CSE se poursuivent également dans le secteur privé. Françoise Chazaud, secrétaire générale de la fédération FO des arts, du spectacle, de l’audiovisuel et de la presse (Fasap-FO) a ainsi évoqué deux implantations réussies récemment dans des théâtres parisiens, à la Gaité Lyrique, où FO a raflé tous les sièges, ainsi qu’au Théâtre de la Ville.

Lors d’élections, l’une des difficultés pour les syndicats est de réussir à déposer des listes complètes partout. Franck Houlgatte, secrétaire général de l’Union nationale FO de la Santé privée illustrait ses propos. Avec deux autres syndicats, il vient de faire annuler les élections professionnelles au sein du groupe d’Ehpad privés Orpea. Ces élections avaient été faussées par la direction au bénéfice d’un syndicat maison. L’enjeu, c’est de refaire des élections mais actuellement, nous ne sommes implantés que dans 5 des 350 établissements Orpéa, a-t-il expliqué. Nous allons avoir besoin de vous pour négocier les PAP et porter des appels à candidature. Plus largement, le secteur social et médico-social privé à but non lucratif compte 1 300 CSE, et FO n’est implanté que dans 350 d’entre eux. Mais là où nous sommes implantés nous sommes bons, avec environ 40% de représentativité, a-t-il ajouté. Et Pascal Corbex, secrétaire général de FO Action sociale, de rajouter : nous continuons à revendiquer, dans tous les secteurs. Par exemple, notre fédération continue de revendiquer l’extension des 183€ issus du Ségur pour tous les personnels et continuera jusqu’à obtenir satisfaction.

Déposer des listes partout, un enjeu

Frédéric Souillot est revenu sur la nécessité de déposer un maximum de listes. Nous devons réussir [toutes, NDLR] ces élections mais pour qu’on puisse voter pour nous, il faut des candidats, a-t-il ajouté. Là où FO est présent, nous faisons en moyenne de 25,4 %. Ces résultats conséquents montrent qu’il faut « déposer des listes partout où on le peut pour être écoutés et faire entendre nos revendications.

Dans la Fonction publique, à l’issue du précédent scrutin, FO avait remporté la première place à l’État, la deuxième place dans l’hospitalière et la troisième place chez les territoriaux. Et l’objectif pour ces élections n’est pas d’essayer de ne pas perdre de places mais d’en gagner, a prévenu le secrétaire général de FO Frédéric Souillot.

Pour Clément Poullet, secrétaire général de la fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle FNEC FP-FO, le gouvernement craint la riposte des salariés. C’est pourquoi nous devons construire un maximum de listes pour renforcer nos syndicats FO, les seuls [sur le terrain, NDLR] à défendre réellement les salaires, les statuts, les conditions de travail et nos retraites, a-t-il lancé.
Dans son secteur, qui regroupe l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche, la culture et la jeunesse et sports mais aussi la formation professionnelle, quelques 600 scrutins sont organisés et les syndicats sont mobilisés depuis la rentrée. Il a évoqué la situation de chaos dans laquelle se déroule l’organisation de ces élections. Pour colmater la pénurie de personnel que le gouvernement a lui-même organisé, il organise des jobs dating pour recruter en 30 minutes des profs contractuels qu’il jette dans les établissements scolaires. Quel mépris de la jeunesse, des personnels et des parents d’élèves !, a-t-il dénoncé.

Et de fustiger aussi la volonté du gouvernement de transformer les lycées professionnels en CFA bas de gamme ou de généraliser l’expérimentation marseillaise d’une école à deux vitesses, avec des moyens variables en fonction des quartiers et des décisions des politiques locales.

La FNEC- FP-FO lance une pétition pour des hausses de salaire

Plus largement, la première revendication de la fédération concerne les salaires. La FNEC FP-FO vient de lancer une pétition pour exiger l’augmentation immédiate des salaires, sous forme indiciaire, a minima au niveau de l’inflation et l’ouverture de discussions pour rattraper le pouvoir d’achat perdu depuis 20 ans.

Les fonctionnaires comme les salariés sont pris à la gorge par la hausse de l’inflation et la seule réponse du chef de l’État, c’est un appel au sacrifice au nom de notre liberté et de nos valeurs, a-t-il dénoncé. Dans le même temps, les industriels du CAC 40 se gavent de dividendes. Il est hors de question de renoncer ou d’affaiblir nos revendications, qui s’opposent en tout point à la sobriété prônée par Emmanuel Macron.

Sur la défense du service public, outre le droit à une même école et une même instruction pour tous, Frédéric Souillot a aussi rappelé la récente prise de position de FO contre la possibilité donnée aux proches aidants de venir boucher les trous dans les hôpitaux en faisant valider leurs acquis de l’expérience. Si nous laissons faire cette logique économique, c’est la fin de la république sociale, a-t-il poursuivi.

Hausse immédiate des salaires, des minimas sociaux et des pensions de retraite, mais aussi lutte contre les réformes de l’Assurance chômage et des retraites, défense du service public… C’est fort de ces revendications que Gabriel Gaudy, secrétaire général de l’URIF-FO, participera à une réunion intersyndicale le 19 septembre. Notre organisation est aujourd’hui en ordre de bataille pour aller dans ces combats. On gagne les élections et on mobilise sur les revendications, a-t-il lancé.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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