Le VIe congrès de la Confédération des syndicats des travailleurs de Polynésie Force Ouvrière (CSTP FO) s’est tenu à Papeete le 23 avril avec près de 200 participants, sous la présidence de Michelle Biaggi. Le Secrétaire général, Patrick Galenon, a été réélu dans ses fonctions pour un quatrième mandat.
La Polynésie française, collectivité d’outremer située dans l’océan Pacifique, compte 268 300 habitants. Composée de cinq archipels comportant 118 îles, dont Tahiti et les Marquises, elle bénéficie d’une large autonomie et dispose d’un gouvernement local.
Bien que située à 17 000 km de la métropole, la Polynésie n’échappe pas à la crise économique. Le taux de chômage y a doublé en cinq ans, passant de 12% à 22%. Le tourisme, qui constitue son principal axe de développement, a perdu 50 000 visiteurs en cinq ans.
Pour relancer l’économie, de grands chantiers sont lancés : Mahana Beach - un vaste complexe touristique qui sera construit à Tahiti - et le projet aquacole chinois de Hao.
GRANDS CHANTIERS
Ces chantiers constituent, pour Patrick Galenon, l’un des gros dossiers des années à venir en lien avec la révision du Code du travail, synonyme de plus de précarité pour les travailleurs. « Le gouvernement local voudrait aménager le Code du travail pour s’adapter aux entreprises étrangères, et surtout chinoises, qui travailleront sur ces chantiers, explique Michelle Biaggi, Secrétaire confédérale FO chargée de l’outre-mer. Elles pourraient appliquer la législation de leur pays d’origine, avec des contrats de chantier en lieu et place de CDI, et venir avec leur propre main-d’œuvre en délaissant les emplois locaux, tout en bénéficiant d’aides. »
FO, premier syndicat de Polynésie, entend être un partenaire de dialogue et de combat pour les réformes engendrées par le plan de relance. Il va aussi se battre sur la question de la protection sociale insuffisante et pour l’augmentation des salaires.
En Polynésie le salaire minimum est 25% plus bas qu’en métropole, avec des contrats de 39 heures et non 35 heures. Il n’existe toujours pas de système d’allocations chômage. Et s’il y a une couverture santé spécifique, gérée par la caisse de prévoyance sociale, elle est plombée par une dette de 45 milliards d’euros, notamment liée aux maladies provoquées par les essais nucléaires menés en Polynésie entre 1966 et 1996. La loi Morin reconnaît désormais 21 maladies radio-induites et FO revendique un dédommagement financier de la part de l’État et du gouvernement local.