Daniel Jacquier, le plus ancien secrétaire général de FO en terme de durée – 33 ans – a cédé la place à Pierre Didio, élu par le congrès avec 241 voix sur 300. Cet ancien technicien de maintenance dans une chocolaterie, âgé de 51 ans, était secrétaire général adjoint depuis dix ans, en charge du développement et du suivi des syndicats dans le secteur privé de Savoie.
Il s’est notamment attaché à développer le syndicat auprès des travailleurs saisonniers, une caractéristique de ce département qui possède le plus grand domaine skiable du monde. Plus de 38 000 contrats saisonniers sont signés chaque année, dans les activités touristiques, agricoles ou thermales. La saisonnalité concerne 30 % de la population active du secteur privé.
« On a presque doublé le nombre de timbres depuis 2006, FO est désormais la première organisation syndicale dans les remontées mécaniques », se félicite-t-il. FO est aussi majoritaire chez Club Med, dont neuf établissements et le siège du syndicat sont situés en Savoie.
Dans sa résolution « saisonniers 2016 », le congrès revendique la reconduction automatique des contrats d’une saison sur l’autre pour tous, un salaire qui tienne compte des conditions particulières d’emploi sur un lieu de vie chère et des conditions de travail décentes. Il décide de saisir la ministre du Logement pour faire des logements saisonniers une priorité et demande la création d’une « maison départementale des saisonnalités en Savoie ».
Le congrès appelle aussi les saisonniers à voter massivement aux élections TPE. Localement, la campagne a déjà commencé. Des réunions publiques sont organisées par les neuf unions locales, avec la confédération et les différentes fédérations FO.
La campagne TPE a déjà commencé
Dans sa résolution consacrée aux TPE, le congrès s’élève contre les inégalités des droits et la situation discriminatoire faite à ces salariés. Il rappelle aussi qu’une négociation s’est engagée au niveau régional avec les représentants de l’artisanat visant à « renforcer l’aide à la négociation des salaires, l’amélioration des conditions de travail, la conduite d’une vraie politique de formation professionnelle qualifiante, la mutualisation des moyens permettant l’accès aux droits nouveaux comme les chèque-restaurant… ». FO revendique la même organisation auprès des petits commerces et des professions libérales.
Les congressistes dénoncent aussi la remise en cause d’une partie des droits qui protègent les salariés des TPE par les loi Macron et Rebsamen, ainsi que l’organisation d’entreprises de plus de 50 salariés en unités de petite taille, où la mise en place d’IRP n’est pas obligatoire.
Une autre résolution, portant sur les jeunes, rappelle que « le taux de chômage est de 25 % chez les jeunes actifs et que l’âge moyen de fin de galère se situe souvent vers 29 ans ». Le congrès revendique pour eux « un vrai travail et un vrai salaire, basés sur les conventions collectives et les statuts. »
Du point de vue plus général, le congrès appelle à développer l’organisation, dans le public comme le privé, et à combattre l’austérité. Il rappelle les actions initiées par FO pour s’opposer tant aux lois Macron et Rebsamen qu’à la réforme territoriale. Il dénonce aussi les tentatives de remise en cause de l’organisation du système de santé, les suppressions de postes dans la fonction publique ou le recul de l’âge du départ en retraite.