En toute logique, vers un 1er Mai revendicatif

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

Les salariés bataillent sans relâche dans les entreprises et dans les branches pour obtenir de véritables hausses de salaires et non de maigres ajustements, qui plus est face à la forte inflation. Le gouvernement, quant à lui, se refuse une nouvelle fois à un coup de pouce au Smic. Les salariés luttent aussi pour des emplois pérennes et valorisés, et non des contrats précaires qui restent légion. Ils s’opposent à l’amoindrissement de leurs droits. L’OIT vient d’aller dans leur sens, infligeant un revers au gouvernement. Dans le public, le combat porte aussi sur les salaires et des améliorations statutaires... Autant de bonnes raisons pour FO de redire, lors de la journée internationale des travailleurs, le 1er mai, sa détermination à faire aboutir ses revendications.

Inflation : toujours aucun coup de pouce pour le Smic

D u fait de la forte inflation, le Smic va être mécaniquement augmenté le 1er mai, pour la troisième fois en sept mois, mais toujours sans « coup de pouce ». Cette hausse de 2,65 % n’est qu’un rattrapage. Le salaire minimum légal va passer à 1 645,58 euros brut pour 35 heures de travail par semaine, soit une hausse de 42,6 euros brut (ou de 33,64 euros en net). Le taux horaire va être augmenté de 28 centimes, pour atteindre 10,85 euros brut. Pour FO, qui exige un coup de pouce substantiel, cet ajustement est insuffisant. Parce que le montant du Smic au 1er mai ne permettra pas plus de boucler les fins de mois, alors que la pression de la hausse des prix sur les dépenses contraintes (carburants, alimentaire...) se poursuit. Ce rattrapage ne préservera pas le pouvoir d’achat des millions de salariés directement concernés. Il ne saurait dynamiser la négociation de grille dans les conventions collectives ni les négociations dans les entreprises. Partout, les salariés se heurtent à l’intransigeance des employeurs qui imposent l’austérité, malgré la reprise et même des bénéfices records.

Premier mouvement national chez Amazon France

Ils se sont élevés à 33 milliards en 2021 chez Amazon. Inédit, sa filiale française (15 500 salariés) a connu le 4 avril son premier mouvement national d’ampleur, avec plus d’un millier de grévistes, face à la proposition jugée indécente par l’intersyndicale. Les huit sites ont été perturbés pendant dix jours. L’augmentation générale de 3,5 % proposée – hors cadres –reste insuffisante vu les résultats et l’inflation, établie en mars à 4,5 % sur un an, tonne Christophe Bocquet, délégué syndical FO à Lauwin-Planque (Nord), qui exige 5 % d’augmentation. La proposition de la direction porterait le taux horaire, ici en vigueur, à 40 centimes au-dessus du Smic au 1er mai. Conséquence de la revalorisation du Smic, beaucoup de branches vont se retrouver avec des minima de nouveau dépassés. Fin mars, ils étaient déjà inférieurs au Smic dans soixante-sept d’entre elles (39 %). Dans les industries électriques et gazières, FO demande la réouverture des négociations 2022. Le salaire brut d’entrée au NR 40 échelon 4 va être inférieur au Smic le 1er mai. C’est indigne, martèle Sandrine Tellier, secrétaire fédérale, qui revendique une revalorisation de toute la grille, via celle du Salaire national de branche (SNB). Depuis 2009, celui-ci a augmenté… moitié moins que l’inflation !

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération