F ace à la flambée des prix de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine, l’exécutif a dégainé, le 16 mars, son « plan résilience », incluant 6,8 milliards d’euros de mesures dont 4 milliards pour les seules entreprises. Elles complètent celles du « bouclier tarifaire », qui limitent depuis l’automne l’impact, sur les ménages et les entreprises, de la hausse des prix du gaz et de l’électricité, pour un coût estimé à 20 milliards d’euros.
Parmi les nouveautés, la principale mesure (3 milliards d’euros) vise les sociétés énergivores qui verront prise en charge, du 1er mars à fin 2022, la moitié du surplus de dépenses
de gaz et d’électricité, jusqu’à 25 millions d’euros par société. Deux mille rempliraient les conditions d’accès : des dépenses d’énergie pesant au moins
3 % du chiffre d’affaires, en hausse de 40 % depuis la guerre et générant des pertes en 2022. S’y ajoutent des aides pour les agriculteurs, transporteurs, pêcheurs, pour 0,5 à 1 milliard d’euros.
Carburants :
une aide à visée électorale
Dans ce plan, l’exécutif intègre également la remise de 15 centimes hors taxe par litre sur le prix à la pompe de tous les carburants, annoncée le 12 mars et visant tous les Français
, professionnels inclus. Le coût de cette mesure non ciblée, d’une durée de quatre mois, qui entrera en vigueur le 1er avril, donc quelques jours avant le premier tour de la présidentielle, a été réévalué à 2,8 milliards d’euros.
C’est autant que le surplus de TVA encaissé par l’État à la suite de la hausse du prix d’un plein. Mais ce qui se veut une redistribution
reste limité, alors que la flambée des prix des carburants impacte particulièrement les ménages les plus modestes et les ruraux, qui par ailleurs ne reçoivent aucun autre soutien public, contrairement aux entreprises. Par cette mesure ponctuelle, l’exécutif élude aussi une réforme de la fiscalité indirecte sur les produits pétroliers, qui pèse plus de 50% sur le prix des carburants.