Suite à l’amende record de 672 Millions d’euros concernant les entreprises de transport en messagerie, notre Fédération Nationale des Transports et de la Logistique FO/Uncp ne peut rester insensible.
Que l’Autorité de la Concurrence fasse son travail ne nous pose aucun problème à la Fédération. Que l’Autorité de la Concurrence inflige des amendes records plus de 10 ans après les faits sur dénonciation d’entreprise étrangère, nous laisse sur le « cul » et perplexe sur la longueur de la procédure.
En effet, le contexte économique a évolué depuis les années 2000. La crise économique qui n’est pas celle des salariés a touché tous les secteurs dont le transport et en particulier la messagerie.
DHL a vendu sa messagerie à Mory pour devenir Mory Ducros. Sernam a été liquidée au profit de Géodis. Mory Ducros puis Mory Global sont passées à la trappe. Gefco passe par un plan social sur la branche messagerie, plus que douloureux pour ses salariés. D’autres entreprises du secteur messagerie sont en grande difficulté aujourd’hui. Bon nombre de sous-traitants ont souffert puisque liquidés ou sur la corde raide. La perte de plus de 20 000 emplois dans le transport n’est pas étrangère à cet état de fait.
Nous savons tous qu’une augmentation du chiffre d’affaire n’est pas automatiquement un bon résultat net car tout dépend des moyens mis en face.
Mais à quoi servent ses magouilles, au vu de l’état de la messagerie en France ? On peut vraiment se poser la question ! Si nous avions une Tarification Sociale Obligatoire (TSO) peut-être que nous n’en serions pas là ! A qui ces amendes records vont-elles profiter ?
A l’État d’abord et aux entreprises étrangères qui n’auront plus qu’à attendre la mort de leurs concurrents. Nous sommes en France et on aime bien se faire « ara kir » pour que les autres en profitent.
La Fédération des Transports et de la Logistique FO/Uncp exige qu’une intervention soit faite au plus haut sommet de l’État dans ce dossier. L’Autorité de la Concurrence a bien fait son travail, il n’y a aucun doute, mais la situation du secteur est des plus délicate.
Si de telles amendes devaient-être appliquées, notre Fédération craint fortement qu’au bout du bout, un bon nombre d’emplois ne disparaissent, car à notre connaissance beaucoup d’entreprises du secteur de la messagerie n’ont absolument pas provisionné pour diverses raisons.