Environnement : le coût social du bruit, une conséquence encore négligée

Consommation par AFOC

© Michel GAILLARD/REA

Le bruit constitue une préoccupation majeure des Français dans leur vie quotidienne, que ce soit au sein de leur logement, dans leurs déplacements, au cours de leurs activités de loisirs ou sur leur lieu de travail, et c’est également un enjeu important pour les décideurs publics.

S elon l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2018), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, derrière la pollution atmosphérique : de l’ordre de 20 % de la population européenne (soit plus de 100 millions de personnes) est exposée de manière chronique à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé humaine.

Le Conseil national du bruit (CNB) et l’Agence de la transition écologique (ADEME) ont dévoilé au mois de juin dernier les résultats de leur étude sur le coût social du bruit en France. Il en ressort que le coût social est attribué à trois familles de sources de bruit : le transport, le voisinage et le milieu du travail, auxquelles s’ajoutent les dépenses transversales de surveillance, d’information, d’études et de recherche.

Ses conclusions montrent que l’impact du bruit représente un coût très élevé pour la société française dans son ensemble : 156 milliards d’euros. Il apparaît que 68,4 % de ce coût social, soit 106,4 milliards d’euros par an, correspond au bruit des transports, principalement le bruit routier, qui représente 51,8 % du coût total, suivi du bruit aérien (9,4 %) et du bruit ferroviaire (7,2 %).

Le coût social lié au bruit de voisinage, pour lequel il existe très peu de données chiffrées, est évalué lui à 26,3 milliards d’euros par an (16,9 % du coût total) ; il se décompose en bruit émis par les particuliers (11,4 %), bruit des chantiers (3,4 %) et bruit généré dans l’environnement par les activités professionnelles (2,1 %).

Les bénéfices sociaux des mesures d’évitement du bruit

Le coût social du bruit en milieu du travail, estimé à 21 milliards d’euros par an (13,5 % du total), se répartit entre les milieux industriel et tertiaire, scolaire et hospitalier. Les dépenses transversales (surveillance, information, études et recherche) représentent 2 milliards d’euros par an, soit 1,3 % du coût social total.

L’étude illustre aussi toute la pertinence des mesures d’évitement du bruit, les bénéfices sociaux apportés étant très largement supérieurs au coût des investissements nécessaires, notamment lorsque les solutions mises en œuvre présentent des co-bénéfices avec d’autres enjeux écologiques.

À titre d’exemple, quatre mesures d’évitement simultané du bruit et de la pollution de l’air ont été analysées dans l’étude : la réduction de la vitesse sur voies rapides, la mise en place de zones à faibles émissions, l’amélioration de la qualité acoustique des bâtiments scolaires et l’application d’une charte « chantier propre ».

Pour en savoir plus :
 Le coût social du bruit en France ― estimation du coût social du bruit en France et analyse de mesures d’évitement simultané du coût social du bruit et de la pollution de l’air.
Rapport d’étude et synthèse : https://librairie.ademe.fr/air-et-bruit/4815-cout-social-du-bruit-en-france.html

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