La loi fédérale américaine stipule que les travailleurs peuvent parler de l’activité syndicale sur la propriété de la société tant qu’ils le font avant ou après leurs heures de travail ou encore pendant leurs pauses et sur des espaces de non-travail, c’est-à-dire des salles de repos ou sur le parking.
L’enjeu de la syndicalisation aux États-Unis est essentiel aujourd’hui –surtout dans les États du Mississippi et de l’Alabama où les salaires sont peu élevés et les conditions de travail particulièrement pénibles – cet épisode fait partie d’une longue saga aux États-Unis où les employeurs exercent régulièrement pressions et menaces sur les salariés pour décourager la syndicalisation.
La question raciale est aussi cruciale : l’usine de Nissan est composée de plus de 6 000 travailleurs dont 80 % environ sont issus de la communauté afro-américaine qui subit de nombreuses discriminations tandis que le groupe Nissan se félicite de construire le modèle de voiture le plus vendu à cette communauté afin de redorer son image auprès des consommateurs.
La Marche pour les droits civils du 4 mars a été un moment décisif pour révéler de nombreux abus et discriminations rencontrées par les travailleurs de Nissan pour s’organiser en syndicat afin de négocier avec leur employeur –cette marche a été notamment soutenue par Bernie Sanders, ancien candidat à la primaire démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2016– c’était l’occasion pour rappeler le lien entre les droits civils des minorités aux États-Unis avec le droit du travail.