Philippe Jouin, 58 ans, raconte avec passion et une fierté assumée pourquoi et comment il a monté en 2001, avec trois de ses collègues, un syndicat FO, devenu aujourd’hui première organisation syndicale dans l’entreprise.
En tant qu’intérimaire, j’observais… L’idée de monter un syndicat a germé en 1999, au moment où la direction a négocié et signé à la va-vite un accord sur les 35 heures, avec un représentant du CE, mandaté pour l’occasion. Nous avons perdu beaucoup d’avantages, notamment notre pause de 20 minutes.
76 %
C’est ce que représente aujourd’hui le syndicat FO Eurocoustic, tous collèges confondus.
En 2001, son CDI en poche, il crée le syndicat FO après avoir rendu visite à toutes les unions départementales. C’est l’indépendance qui nous a fait choisir FO
.
De l’hostilité à la solidarité
Mais les cadres et agents de maîtrise ne veulent pas entendre parler de syndicats.
Peu à peu, ils comprennent néanmoins que FO ne se construit pas contre eux et que son action peut aussi leur être bénéfique. Le syndicat obtient par la négociation que les ouvriers et les employés aient les mêmes droits en matière de prévoyance et de mutuelle que les cadres et agents de maîtrise, sans que ces derniers n’y perdent un centime. La grève de 2003 permet d’obtenir que l’entreprise ait enfin des fiches de poste. Et lors du dernier conflit, en mars 2018, qui a permis de gagner une prime exceptionnelle de 800 euros, plusieurs cadres et agents de maîtrise ont apporté leur solidarité sonnante et trébuchante aux ouvriers et employés.
Pour Philippe Jouin, tout cela est le résultat d’années de patience, de persévérance, de discussions. C’est le fruit d’un travail de longue haleine, mais quand tu vois le résultat, ça fait plaisir !
, résume-t-il.