Europe : le sommet de la crise ?

Équilibrisme par Evelyne Salamero

Le sommet des chefs d’État et de gouvernement européens se tient les 19 et 20 mars. Au menu : la crise ukrainienne, la crise grecque, et… la crise tout court.

La zone euro a beau afficher un recul du chômage (11,2 % en janvier contre 11,3 % en décembre), celui-ci reste plus élevé de quatre points qu’en 2008. Et les emplois créés sont le plus souvent à temps partiel et temporaires. Ainsi au Royaume-Uni, champion officiel de la baisse du chômage, les contrats précaires ont augmenté de 61,8 % pour les hommes et de 35,6 % pour les femmes par rapport à avant la crise. Pour les organisations syndicales, cette situation est la conséquence des réformes structurelles du marché du travail.

Vers une accélération des réformes structurelles

Focus : Un ordre du jour chargé
 Le QE (quantitative easing en anglais), assouplissement quantitatif, consiste à actionner la planche à billets.
En achetant des emprunts d’État, la BCE renfloue les marchés en liquidités. Ce qui est censé permettre aux banques de prêter à nouveau aux entreprises et aux particuliers.
 À l’ordre du jour aussi : les accords des États membres avec des pays tiers pour l’achat d’énergie seraient à l’avenir validés par Bruxelles avant d’être signés. Dans le collimateur, les accords avec le russe Gazprom.

C’est dans ce contexte que les chefs d’État et de gouvernement, réunis à Bruxelles les 19 et 20 mars, vont faire le point sur la coordination de leurs politiques économiques et budgétaires et discuter des orientations pour les mois à venir, dont les grandes lignes ont déjà été tracées ces dernières semaines. De légers délais pourront être octroyés pour la réduction des déficits en échange d’une forte accélération des réformes structurelles, dans tous les domaines : marché du travail, protection sociale, système de santé, organisation du territoire et de l’administration… Le miracle devrait venir de la combinaison de ces réformes, du plan d’investissement Juncker de 315 milliards d’euros, dont plus des trois quarts restent à trouver auprès des investisseurs privés, et du vaste programme de rachat de dettes publiques que vient de lancer la BCE (le fameux QE) pour redynamiser l’économie en injectant plus de 1 000 milliards d’euros… dans les marchés financiers. 

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet

Brexit : de quoi l’UE est-elle le nom ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

Le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne, le « Brexit », le 23 juin, a laissé sous le choc les médias français, qui ont multiplié les analyses pour expliquer un tel rejet. Aperçus au-dessus du Channel.

Brexit : quatre ans plus tard…

InFO militante par Evelyne Salamero, L’Info Militante

L’affaire dure depuis plus de quatre ans et pourrait mal finir. Les négociations entre l’Union européenne et son ex-État membre, le Royaume-Uni, pour fixer le cadre de leur nouvelle relation, notamment sur le terrain du libre-échange commercial, semblent s’enliser. Et pourtant, la date (...)

Grèce : ils ont osé dire non

Référendum par Evelyne Salamero

« Est-ce que la proposition soumise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI lors de l’Eurogroupe du 25 juin doit être acceptée ? » Les Grecs ont répondu « non » à 61,31 %.