Europe : les combats syndicaux pour les droits se multiplient

InFO militante par L’inFO militante, Maud Carlus

Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale au secteur international, représentant FO à la conférence de mi-mandat de la CES en novembre 2021. © ETUC/CES

FO participait au comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats en décembre dernier. Objectif de la CES : réagir à l’actualité sociale européenne et évoquer la stratégie à adopter alors que l’agenda social de l’Union est très chargé.

L ’actualité sociale en Europe a amené le comité exécutif de la CES, qui se tenait en décembre, à devoir aborder de nombreux dossiers. La CES a ainsi condamné, par une résolution d’urgence adoptée à l’unanimité, les attaques sur les droits des travailleurs et notamment en Hongrie, où les réformes réduisent de plus en plus les droits sociaux et syndicaux. Entre autres, le droit de grève des salariés du secteur aérien a été mis à mal ces derniers mois.

La question de la protection des travailleurs européens dans le cadre des politiques de transition énergétique était également à l’ordre du jour. Dans le cadre du Pacte vert européen, une résolution a été adoptée, appelant à renforcer le droit des travailleurs, notamment à garantir la création d’emplois de qualité dans le cadre des transitions justes. Marjorie Alexandre, secrétaire confédérale au secteur international, le martèle, la transition écologique doit aller de pair avec la garantie des droits sociaux et ne pas se faire au détriment des droits des travailleurs. C’est une transition socialement juste, prenant en compte les impacts sur les salariés, qui est souhaitée par FO.

De nombreux chantiers en 2022

La CES a mis en avant plusieurs dossiers à venir, certains particulièrement portés par FO. Ainsi,  la demande d’intégration d’un protocole de progrès social aux traités [économiques, NDLR] européens est une position de longue date de la confédération, rappelle la secrétaire confédérale. Il s’agit de garantir la justice sociale afin que les libertés économiques ne priment plus sur les droits sociaux au sein de la Communauté. Et de se réjouir que la CES s’empare de cette question. L’objectif étant de pouvoir aller vers davantage d’égalité des droits entre les travailleurs en Europe.

La CES a aussi pris des engagements visant à amener l’Union européenne à se positionner sur la question des travailleurs des plates-formes.  Il faut clarifier si ces travailleurs sont des salariés ou des travailleurs réellement indépendants. FO et la CES, nous refusons un troisième statut faisant perdre toute protection au travailleur, insiste Marjorie Alexandre, qui alerte sur les risques de voir s’étendre ce modèle des plates-formes à d’autres secteurs de l’économie en l’absence de législation claire.

Le comité exécutif a aussi abordé le devoir de vigilance, soit l’obligation pour les entreprises de ne pas favoriser ni ne faire perdurer des situations contraires aux droits de l’Homme (travail forcé, travail des enfants...). En 2017, FO avait participé à l’élaboration d’une loi établissant pour la première fois en France un droit contraignant sur le devoir de vigilance, une première en Europe. Même si cette  loi pionnière n’est pas parfaite, explique la secrétaire confédérale, elle a le mérite d’avoir porté cette thématique dans le débat européen. La Commission européenne devait publier un texte sur cette question en juin 2021, mais cela a été reporté sine die. La CES est très inquiète sur ce retard inexpliqué. Cette frilosité s’explique en partie par la division des États sur cette problématique, mais aussi par l’opposition du patronat européen. Le prochain comité exécutif se tiendra les 16 et 17 mars 2022, le congrès de la CES en 2023.

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Maud Carlus

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