Exercer les missions de service public en toute sécurité

Coronavirus / La Poste par Clarisse Josselin, FO COM

© HAMILTON/REA

Le 17 mars, FO-Com a alerté la direction de La Poste sur les dangers encourus par une grande partie des postiers, faute de protection face à l’épidémie de coronavirus. Certaines de ces revendications ont été entendues. Maintenant, il s’agit de veiller à la bonne application des directives sur tout le territoire.

« Nous voulons la sécurité avant tout, avec la mise en place de mesures pour garantir la santé de tous les personnels des différents métiers de La Poste sur tout le territoire, afin qu’ils puissent exercer leurs missions de service public », insiste Christine Besseyre, secrétaire générale de la fédération FO-COM.

Le 17 mars, jour où le confinement est devenu obligatoire pour lutter contre la propagation du coronavirus, FO-Com a alerté la direction sur la situation « intenable » à La Poste. Elle a exigé, dans un courrier adressé au président de La Poste, la stricte application des mesures imposées par le gouvernement et notamment de toutes les mesures barrières.

Ainsi, FO a demandé la fermeture des services non indispensables et l’arrêt de toutes les transformations et projets de réorganisation en cours. Pour respecter les distances de courtoisie, la fédération a exigé la mise en place de rotations de personnel. Elle a aussi revendiqué de ne faire travailler les postiers que dans le cadre des missions de service public essentielles pour la population.

Réduction du temps de travail sans impact sur la rémunération

Pour Christine Simon, responsable du secteur Poste de la fédération, « il y a encore beaucoup à faire même si nous avons été entendus en obtenant de réelles avancées ». Ainsi, l’ensemble des bureaux de Poste, services de tri, distribution du courrier et services colis sont restés fermés samedi 21 mars. « C’était une demande de FO-Com de prendre le temps de s’organiser », poursuit-elle.

Le 23 mars, la direction a annoncé la mise en place d’une nouvelle organisation et un recentrage sur les missions « essentielles » de La Poste. Pour la distribution du courrier et des colis, le temps de travail de chaque agent sera réduit à quatre jours cette semaine puis trois jours la semaine prochaine, sans impact sur la rémunération. Les prises de service seront décalées pour réduire le nombre de personnes présentes simultanément, « selon le principe de ne jamais avoir plus de 50 % des effectifs habituels présents en même temps sur un site ». Et en l’absence de matériel adéquat (accès à un point d’eau identifié, gel hydroalcoolique ou lingettes...) « le service sera suspendu le temps que ces conditions soient à nouveau réunies », précise La Poste dans un communiqué.

1 600 bureaux de Poste ouverts

Les missions maintenues sont le portage de repas et de médicaments ainsi que de produits sanitaires pour le personnel soignant, les services de lien social et la distribution du courrier, des colis et des petites marchandises.

La Poste maintient l’ouverture de 1 600 bureaux de Poste (sur un total d’environ 8 000), avec une rotation des agents. Priorité sera donnée au retrait et dépôt d’espèces et de chèques, essentiellement sur automate. L’activité pourra être élargie à d’autres services dans certains bureaux, ce que FO-Com conteste. « Nous devons rester sur les missions essentielles », précise Christine Simon.

Tous les militants FO-Com veilleront à ce que les décisions prises soient respectées sur tout le territoire, pour que tous les postiers puissent travailler dans des conditions optimales de sécurité sanitaire. « Cette vigilance s’impose d’autant que la gouvernance de La Poste est éclatée dans les métiers, souvent chacun fait ce qu’il veut, explique Christine Simon. Et la crise sanitaire passée, il sera urgent de bien redéfinir les missions de service public postal, missions qui doivent répondre aux besoins de la population. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

FO COM Postes et Télécommunications

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