[Exposition] Réouverture de la Villa Médicis de Rome

Culture par Christophe Chiclet

L’académie de France à Rome est à nouveau ouverte aux visiteurs et propose une exposition de ses pensionnaires, sur le thème des changements intervenus avec l’actuelle pandémie : « Dans le tourbillon du tout-monde ».

Malgré une certaine reprise de l’épidémie de coronavirus, les frontières franco-italiennes sont rouvertes depuis près de deux mois. Il se trouve qu’actuellement la Cité éternelle est quasi vide, on peut donc la découvrir au calme sans ses embarras de circulation et de pollution. Et un crochet par la Villa Médicis, s’impose.

Bâti autour de 1570 sur l’emplacement des jardins de Lucullus, le palais porte le nom de son acquéreur, le cardinal Ferdinand de Médicis. C’est grâce à Louis XIV, à la demande de Colbert, qu’il deviendra le siège de l’Académie de France à Rome, en 1666, alors capitale des États pontificaux. Chaque année, elle reçoit une petite vingtaine de pensionnaires boursiers, pour un an seulement, provenant de toute la palette des arts (peinture, sculpture, photo, cinéma, musique, littérature, architecture, histoire de l’art).

La nouvelle exposition baptisée « Dans le tourbillon du tout-monde » est le résultat du travail des seize artistes et chercheurs pensionnaires de la promotion 2019-2020. Pour le commissaire de l’exposition, Lorenzo Romito : C’est un accrochage collectif qui s’inspire des changements provoqués par la pandémie et ouvre des fenêtres sur le monde de demain.

Vers une architecture démocratique

Parmi les œuvres exposées, le « pavillon nomade » de deux jeunes architectes, Fédérique Bachelard et Flavien Menu. Ils s’en expliquent : Nous avons conçu ce projet en pensant à la génération des millennials face à la crise du logement, pour apporter une réponse démocratique, adaptée aux nouvelles situations – du changement climatique au coronavirus – qui exigent une flexibilité de l’habitat pour mieux vivre. Bref, une maison en bois et autres matériaux végétaux, en habitat collectif ou individuel pour moins de 100 000 euros, clés en main.

Dans la section « recherches », l’historienne de l’art Sara Vitacca expose des dessins et des lettres de témoignages inédits, retrouvés dans les archives, datant de 1837, année de la grande épidémie de choléra à Rome. Et de déclarer : Les parallèles entre le choléra de 1837 et le coronavirus sont étonnants. On passe, par exemple, du déni à la prise de conscience. Bref, un travail de mémoire collective dans un contexte d’une beauté rare entre les carrés renaissance, les pins parasols, les citronniers, les acanthes, les statues antiques, avec une vue splendide sur la Rome historique. Et tout cela au calme et sans aucune cohue. Autant en profiter au plus vite.

 

Villa Médicis, viale trinita dei Monti, ligne de métro A, station Spagna. Ouvert du lundi au dimanche, sauf le mardi ; visites à 15h, 16h30, 18h, par petits groupes ; tarif 6-12 €. Jusqu’au 13 septembre.

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante