[Expositions] La réouverture des musées

Culture par Christophe Chiclet, L’inFO militante

Depuis le 19 mai, les musées rouvrent partiellement. Après sept mois de fermeture, l’offre est exceptionnelle, tant à Paris qu’en province. Un petit aperçu.

Aujourd’hui la jauge des musées est de 8 m2 par personne. Au 9 juin, elle sera abaissée à 4 m2, pour revenir à la normale le 30 juin. Mais pour l’instant la réservation reste obligatoire. Pour cause de confinement, certaines grandes expositions n’ont pu être visitées, comme l’expo « Matisse » que le centre Beaubourg avait préparée de longue date. Mais ce dernier se rattrape en proposant une présentation de 110 artistes femmes de l’école de l’abstraction, de la fin du XIXe siècle aux années 1980. On y retrouve des œuvres d’Himla af Klint, Sophie Taueber -Arp, Sonia Delaunay, Natalia Goncharova... [1].

Quant aux deux monstres sacrés, Rodin (1840-1917) et Picasso (1881-1973), leurs deux musées respectifs ont eu la bonne idée de faire une exposition croisée « Picasso-Rodin » [2]. Le musée Rodin, plus petit, met d’abord en évidence les sculptures. En revanche, le musée Picasso en profite pour expliquer avec pédagogie le travail de ces deux génies.

À Grenoble, il s’agit d’une présentation du peintre italien Giorgio Morandi (1890-1964). Ce dernier n’a créé ses natures mortes qu’enfermé dans sa chambre devenue la cellule monacale de son œuvre [3].

Et bien d’autres offres

L’hôtel Donon, c’est-à-dire le musée Cognacq-Jay, dans le Marais, propose dans ses huit salles une sélection de tableaux libertins du XVIIIe avec des jupons évasés, des bergers et bergères coquins, de Watteau, Fragonard, Boucher... Le musée d’Orsay reste plus prude avec son exposition « Les origines du monde » [4], mais avec Courbet dans une salle attenante. On y découvre des tableaux représentant des terres lointaines, des fonds marins, des espèces exotiques, des traces de dinosaures et d’hommes préhistoriques. Ces peintures sont aussi l’expression de la science positiviste face aux « créationnistes » catholiques de l’époque.

Plus classique, Versailles rend hommage à Hyacinthe Rigaud, le portraitiste attitré des Louis XIV et XV. C’est à lui que l’on doit les portraits en pied d’un Louis XIV avec ses hermines, ses bas blancs et ses talons rouges.
Plus proche de nous, la présentation des photos de Shomeï Tomatsu et Daido Moriyama, à la MEP (Maison européenne de la photographie). En tout, plus de 300 clichés qui représentent Tokyo, non sans humour, comme une casse de taxis rouge et jaune ou le portrait de Moriyama, déguisé en marié traditionnel [5].

Autres expo photos, celle du brésilien Sebastiao Salgado avec ses images des profondeurs de la forêt amazonienne suite à un travail de sept ans au fin fond de cette jungle [6]. Sans oublier Flaubert à Rouen, l’abstraction américaine à Nantes et bien d’autres.

Christophe Chiclet Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération