Pour le début des vacances, des perturbations sont à prévoir pour l’Aéroport de Paris. Les organisations syndicales ont lancé un appel à la grève du 1er au 5 juillet pour demander le retrait du plan d’adaptation des contrats de travail (PACT) qui prévoit la suppression de primes et donc des baisses de salaire, ainsi que du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui l’accompagne. Ce projet, porté par la direction, va supprimer définitivement plus d’un mois de salaire à tous les salariés et les obliger à accepter des mobilités géographiques génératrices de temps de trajets supplémentaire
, dénoncent les syndicats d’Aéroport de Paris dans un communiqué commun.
La non signature des avenants expose à des licenciements
Le PACT organise la baisse des rémunérations des salariés à travers la signature d’avenants aux contrats de travail
, explique Fabrice Criquet, secrétaire général adjoint de FO ADP. Le plan prévoit notamment la suppression de certaines primes, ce qui aboutirait à des baisses de salaire allant de 4 à 8 %, selon la direction. Mais si les salariés refusent de signer ces avenants, ils s’exposent à un licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. C’est une forme de chantage
, dénonce le militant.
La direction avait déjà signé en décembre avec les syndicats représentatifs (CGT, CFE-CGC et Unsa) un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) prévoyant 1 150 départs en 2021, dont 700 qui ne seront pas remplacés. Comment l’État, actionnaire majoritaire, peut-il laisser (le P-DG d’ADP) engager un plan social destructeur et sans aucune justification économique alors que 1 150 salariés partent déjà
, interrogent les organisations syndicales dans leur communiqué. De fait, la réorganisation de tout l’aéroport est en cours afin de pallier le sous-effectif organisé par la RCC,
La fausse excuse de la pandémie
Le 21 mai, le comité social et économique (CSE) d’ADP s’est prononcé contre ce projet. La direction explique ces mesures par la nécessité de réaliser des économies dans un contexte de pandémie qui a affecté l’activité du groupe. Cette excuse du Covid-19 est fallacieuse,
De plus, ce projet intervient dans le contexte de privatisation d’ADP. La loi Pacte, promulguée en 2019, ouvre la possibilité d’organiser un référendum d’initiative partagé (RIP) sur le sujet. Mais la privatisation a été mise en parenthèse : la date de 2022 a été évoquée par le gouvernement, soulignant que les conditions n’étaient pas favorables. C’est une suspension temporaire,
Ils nous attaquent au portefeuille ? Nous répondons de la même manière
Le choix de la date pour la mobilisation s’est porté sur le premier week-end de juillet, période importante pour les départs en vacances. Le 1er juillet coïncide également avec la reprise à 100 % en présentiel des travailleurs. Ils nous attaquent au portefeuille en supprimant nos primes ? Nous répondons de la même manière
, appuie le militant. D’autres mobilisations ont été organisées, le week-end du 18 au 20 juin. FO ADP est partie prenante de toutes les mobilisations,
Le secrétaire adjoint de FO ADP salue également le soutien apporté par la Fédération Force Ouvrière de l’Equipement, de l’Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO), notamment par un communiqué le 7 juin. Cela montre l’intérêt d’un syndicat confédéré
, résume t-il.