Fermeture du Lido : Pour FO, le groupe Accor a les moyens de reclasser 100% du personnel

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Après l’annonce le 12 mai de la fermeture du célèbre établissement des nuits parisiennes, que le groupe Accor veut assortir de 157 suppressions de postes (soit 85% du total des CDI), les négociations sociales se sont engagées, et devraient se terminer le 12 août. Majoritaire, FO exige le reclassement, au sein du géant hôtelier français, de tous les salariés dont le poste sera supprimé. Le groupe Accor en a les moyens, explique Franck Lafitte, président du Syndicat national des artistes-auteurs FO (SNAA-FO).

Mercredi 31 juillet, avenue des Champs-Elysées, le rideau tombera définitivement sur le mythique spectacle du Lido et sa troupe permanente des BlueBell Girls. Terminée, la revue qui a attiré des millions de touristes partout dans le monde depuis sa création en 1946 par la famille Clérico. La date de cessation d’exploitation de l’établissement, emblème des nuits parisiennes, a été confirmée aux représentants du personnel : ce sera en août. Les négociations sociales, engagées dans la foulée de l’annonce de la fermeture, le 12 mai par le groupe Accor, devraient se clore, elles, le 12 août.

Le géant hôtelier français, qui a racheté Le Lido de Paris en décembre 2021 au groupe de restauration collective Sodexo, a décidé d’en finir avec la tradition de la revue à plumes, sa troupe permanente et son dîner-spectacle : il veut transformer l’établissement en une salle de spectacles musicaux. Son plan de transformation prévoit 157 suppressions de postes, sur 184, principalement au sein des services salle et artistique. Artistes, techniciens, serveurs sont concernés. Une décision qu’Accor motive par un modèle économique extraordinairement dangereux et non pérenne, et des pertes récurrentes, établies à 80 millions d’euros ces dix dernières années. Ne seraient maintenues qu’une trentaine de postes, principalement au plateau technique.

En clair, Accor va transformer le Lido en salle de location, qui sera louée au plus offrant. Il va conserver la marque et accueillir des troupes internationales, sur des résidences longues, pour minimiser les risques financiers, commente Franck Lafitte, président du Syndicat national des artistes-auteurs FO (SNAA-FO). Historiquement, FO est largement majoritaire dans l’établissement.

FO exige le reclassement de 100% des personnels au sein d’Accor

C’est un grand coup de massue pour la culture française, déplore le militant FO. La troupe du Lido a manifesté son opposition à la décision d’Accor, par un spectacle inédit, en dansant face à la foule des passants devant l’entrée du cabaret, samedi 28 mai. Les pancartes disaient toute l’incompréhension : Le Lido, c’est Paris, annonçait l’une d’elles. Rendez-nous nos plumes, réclamait une autre.

La fermeture prévue du célèbre cabaret, qui figure avec Le Moulin rouge parmi les établissements privés de spectacle vivant comptant le plus grand nombre de salariés, va lourdement impacter la profession. Au-delà de ses salariés permanents, Le Lido faisait travailler, chaque année, environ 400 intermittents du spectacle et travailleurs des divers prestataires, précise Franck Lafitte.

Pour les négociations, le SNAA-FO a posé d’emblée ses revendications. Notre objectif est de faire baisser au maximum le chiffre des licenciements annoncés. FO exige le reclassement de 100% des personnels dont le poste sera supprimé. Le groupe Accor, qui compte des milliers de salariés en France, a largement les moyens de reclasser 100% du personnel, commente Franck Lafitte.

Et de préciser, si besoin était, FO sera vigilante à la préservation des droits de tous les salariés. Pour l’instant, les négociations se passent correctement. Mais s’il faut intervenir, par la grève, on le fera.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération