FO Énergie et Mines tient une nouvelle fois, à condamner la fermeture anticipée de la Centrale de Fessenheim.
Fessenheim a été un sujet de campagne pour le candidat Hollande, le Président Macron l’a repris à son compte. Cette décision politicienne n’est que le résultat d’une course aux voix « vertes » et n’a aucun fondement pragmatique.
Elle va même, au contraire, à l’encontre des objectifs que notre pays s’est donnés en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Mais, sur ce dossier, les contradictions ne se comptent plus…
Tout d’abord, sur les émissions de CO2, il faut le redire, la fermeture d’une source d’énergie totalement décarbonée est une absurdité totale en matière de lutte contre le réchauffement climatique !
Compte tenu des discours erronés par différents responsables sur cet aspect, il nous apparaît essentiel de le souligner de manière très claire et sans ambiguïtés.
Nous préciserons également que l’on ne remplacera pas le nucléaire par des renouvelables. Celles et ceux qui affirment cela prennent les gens pour des benêts !
Le bilan électrique RTE indique que la production des deux tranches de Fessenheim a été de 12,1 TWh alors que les 450 000 panneaux photovoltaïques français n’ont produit que 11,6 TWh à un coût très élevé pour la collectivité !
Nous rappellerons également que, de l’autre côté de la frontière, nos voisins allemands viennent d’ouvrir une centrale supplémentaire à charbon de plus de 1 000 MW, et il y a fort à parier que nous serons dans l’obligation d’importer de l’électricité produite par cette centrale.
Les gouvernements responsables de la fermeture anticipée de la Centrale de Fessenheim doivent probablement penser que les émissions de CO2 de cette centrale s’arrêtent à la frontière…
Car si nous parlons d’émission de CO2, parlons-en de manière objective. Mais force est de constater que cela n’a pas été le cas, cet argument pour fermer Fessenheim est donc irrecevable pour les salariés et pour FO Énergie et Mines.
L’aspect économique nous amène également à indiquer notre sidération sur cette fermeture anticipée, car, sur ce point également, cette décision est un non-sens.
Pour quelles raisons ?
– Depuis 1977, la centrale est raccordée au réseau.
– La centrale a employé près de 1 000 salariés et 2 000 lors des activités de maintenance.
– La production depuis 1977 s’est élevée à 440 TWh (ce qui est l’équivalent de 30 ans de consommation des Alsaciens).
– En 2019 : 12,3 TWH produits. C’est la 5e meilleure performance du site (pour avoir une idée : la consommation de l’Alsace est de 14 twh).
Ces quelques chiffres démontrent que les investissements réalisés ont permis de disposer d’installations plus performantes et plus fiables.
Il faut enfin rappeler que, contrairement à ce qui a été souvent véhiculé par les médias, cette centrale a été reconnue comme l’une des plus sûres de France par l’Autorité de Sûreté Nucléaire elle-même, y compris dans le dernier rapport qu’elle vient de rendre il y a quelques semaines.
De plus, il est avéré de tous les acteurs locaux que la centrale de Fessenheim a participé au développement économique de la région. Il faut noter que la centrale a versé par l’impôt, et taxes 50 millions d’euros/an depuis 1977, dont 14 millions d’euros en moyenne aux collectivités locales, ce qui représente 2 milliards depuis sa mise en service.
Cette fermeture anticipée aura donc un impact économique sans précédent sur le tissu économique régional et aura aussi un impact sur les résultats d’EDF qui va non seulement perdre une centrale affichant d’excellents résultats au niveau du parc.
Nous relèverons également le non-sens industriel : des investissements ont été réalisés ces dernières années afin de garantir la sûreté des installations, et cette décision de fermeture anticipée entraîne, de fait, la fermeture d’une centrale nucléaire en parfait état de fonctionnement et de sûreté.
Le chantage exercé auprès d’EDF par le biais de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte de 2015, est clairement et simplement à nos yeux, et aux yeux des salariés, une manœuvre
politicienne faisant fi de tout intérêt général concernant l’avenir industriel de la France dans le secteur de l’énergie et notamment concernant la production d’électricité nucléaire.
Le dernier élément et pas des moindres est la catastrophe sociale de cette fermeture. Les salariés et leurs familles sont directement impactés par cette décision, et les responsables politiques doivent avoir à l’esprit que derrière leurs petits enjeux politiciens, il y a des salariés et leurs familles qui vivent depuis quelques années des situations difficiles à supporter et qui doivent surmonter des épreuves conséquences directes de ces décisions.
La fermeture anticipée de la Centrale de Fessenheim illustre ce à quoi peuvent mener des logiques politiciennes à des fins électoralistes : prendre une décision contraire à l’intérêt national et à la lutte impérative contre le changement climatique.
De Ségolène Royal qui avait promis une usine de batteries Tesla qu’on n’a jamais vu venir, à Emmanuel Macron qui a mis en application cette décision funeste, tous les décideurs publics ont fait preuve d’une complaisance coupable envers les écologistes, principalement allemands, qui ont préféré lutter pour fermer Fessenheim plutôt que contre les mines de lignite dans leur pays.
Ces décideurs publics sont coupables envers la nation et les salariés de Fessenheim.
Il est d’ailleurs à noter que le seul projet aujourd’hui sur le site est celui du technocentre porté par EDF. Mme Borne, la Ministre, avait eu l’indécence de le critiquer dans un premier temps avant de se rendre compte qu’elle n’avait rien à proposer.
Situation vraiment pathétique une nouvelle fois !
FO Énergie et Mines est aux côtés des salariés de la centrale qui ont agi pour l’environnement, pour EDF et pour la France pendant huit années supplémentaires alors que leur fermeture était annoncée dès 2012 !
FO Énergie et Mines tient à saluer le professionnalisme exemplaire des salariés qui ont exploité la centrale dans des conditions de sûreté optimales jusqu’au bout.
Ils sont la fierté d’EDF et resteront ceux qui se seront battus pendant plusieurs années pour faire prévaloir la logique de l’intérêt général et du service public en produisant une électricité bas carbone à un prix compétitif pour les citoyens !