Festival de Poitiers : le travail dans tous ses états

Cinéma par Michel Pourcelot

La huitième édition du festival de Poitiers « Filmer le travail » va se dérouler du 10 au 19 février dans la capitale poitevine. Cette année, il se déroule sur le thème du travail entre risques et protections et met en exergue l’Espagne.

Peut-être moins glamour que Cannes, le Festival de Poitiers n’en continue pas moins d’accroître son importance en temps qu’évènement annuel. Sa 8e édition se tient du 10 au 19 février 2017, toujours fidèle à son objectif : faire connaître à un public large la production cinématographique sur le thème du travail à un moment où l’on assiste à un retour du travail dans le cinéma, une multiplication des images et à une redéfinition des frontières entre réel et fiction. Pour ce, figurent au programme une palette variée d’événements tels que la compétition internationale, des rétrospectives de films, des séances spéciales, des rencontres professionnelles et le concours « Filme ton travail ! ». Ce dernier a été conçu pour promouvoir des films courts qui montrent, analysent et mettent en scène le travail par ceux et celles qui le réalisent. But : engager une réflexion sur toutes les formes de travail et leurs évolutions, de porter un regard personnel, critique, créatif et non inféodé sur sa propre activité professionnelle, son absence d’activité ou sa recherche d’emploi.

Mourir pour deux euros par jour

A haute teneur cinématographique, le festival est fondamentalement axé sur le travail. On peut aussi bien y aller pour des « journées d’études », comme celle sur le thème Tous entrepreneurs ? Le brouillage des frontières entre emploi salarié et emploi indépendant, que pour du théâtre avec la pièce Europe Connexion d’Alexandra Badea et Matthieu Roy (du 8 au 10 février, Maison des étudiants, 1 boulevard de Verdun 86000 Poitiers, tarifs de 8 à 16 €). Se trouvent également au rendez-vous la musique avec, mâtiné de lecture et de performance, « Fabrication de la guerre civile » de Charles Robinson, Violette Pouzet-Roussel et Lena Circus (le 14 février) et la photographie avec l’exposition « Les vies brisées du Rana Plaza » de Jean-François Fort (du 1er au 28 février 2017, en extérieur, place du Maréchal-Leclerc). Ce photographe a voulu savoir ce qu’étaient devenus les survivants de la catastrophe du Rana Plaza, cet immeuble qui abritait des milliers d’ouvrier du textile au Bangladesh et dont l’effondrement, le 24 avril 2013, causa la mort de quelque 1 138 personnes. Il en a rencontré une centaine et témoignent des ces vies brisées. Au grand bénéfice de leurs employeurs et indirectement par de grands groupes occidentaux, tous travaillaient pour moins de 2€ par jour.

Festival « Filmer le travail », 8e édition, 10 au 19 février 2017, à Poitiers (lieux et tarifs selon)
Le programme sur le Net

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante