Le gouvernement a présenté aujourd’hui une feuille de route. Après être passé en force sur une réforme des retraites, qui va véritablement « changer la vie des travailleurs » et qui n’est en rien « un progrès social », et dont FO demande toujours le retrait, le gouvernement souhaite que les interlocuteurs sociaux prennent en main des sujets sociaux, après être resté sourd à trois mois de mobilisations massives contre un projet injuste et brutal.
Depuis octobre FO, attachée à un dialogue constructif et respectueux, explique à l’exécutif qu’au lieu d’imposer la réforme des retraites, il fallait prendre les choses par le bon bout : les salaires, l’emploi, les conditions de travail, la formation professionnelle, les reconversions et la gestion des fins de carrière.
Sur le pouvoir d’achat, FO réaffirme son opposition aux rustines et rappelle que la hausse du Smic intervenue au 1er mai n’est qu’une revalorisation automatique prévue par le code du travail. Le gouvernement aurait pu donner l’exemple en donnant un véritable coup de pouce au Smic et en dégelant la valeur du point d’indice dans la fonction publique à hauteur a minima de l’inflation.
Sur l’emploi, après avoir créé France compétences, qui ne répond pas aux enjeux de la formation professionnelle et dont le déficit est colossal, on peut douter que France travail réponde aux enjeux du monde du travail et de l’objectif du plein emploi. Pour FO si la réindustrialisation et la relocalisation des entreprises sont un objectif essentiel, celui-ci ne peut se réduire à une bonne résolution mais doit s’accompagner de décisions volontaristes et concrètes.
Si une des ambitions affichées est de faciliter l’accès au logement, ce n’est pas en ponctionnant les fonds d’Action logement qu’on pourra répondre à cet objectif. De même le pacte enseignant ne répondra pas aux attentes du monde de l’éducation pas plus que le recrutement de 10 000 assistants médicaux ne répondra à la crise de l’hôpital public et aux difficultés d’accès aux soins.
Après des années de politique d’austérité, pour FO des investissements massifs sont indispensables dans l’ensemble des services publics, indispensables à la cohésion sociale et à la lutte contre les inégalités, et facteurs d’efficacité économique.
Les priorités affichées dans cette feuille de route ne sont pas de nature à répondre à la profonde crise sociale actuelle et à rétablir une "France plus juste".