Le gouvernement contraint d’apporter de premières réponses
Ce protocole ne sera pas un solde de tout compte
, prévenait la SPS-FO en signant le Ségur de la santé le 13 juillet 2020, après trois mois de négociations entre syndicats et gouvernement, cela sur fond de crise Covid révélant au grand jour le manque de moyens de l’hôpital public. FO l’avait dénoncé bien avant la crise et demande toujours, entre autres, des effectifs supplémentaires.
Si nombre d’agents de l’hôpital, des Ehpad, et certains dans la santé privée, ont obtenu une revalorisation des carrières et des rémunérations (dont le complément de 183 euros), depuis FO a dû batailler avant de décrocher l’extension des mesures à d’autres personnels. Reste encore des milliers d’« oubliés » dans les secteurs du social et du médico-social.
V. F.
FO ne cesse de batailler
Avant, durant et en sortie de crise, FO n’a eu de cesse de revendiquer une augmentation conséquente des salaires. Cela doit passer notamment par un coup de pouce au Smic – le dernier date de 2012 ― et par la hausse de la valeur du point d’indice dans la fonction publique. Sur le terrain, pour se faire entendre des employeurs dans un contexte d’inflation galopante, les salariés se mobilisent de manière très déterminée et souvent inédite.
À côté des revendications salariales, beaucoup exigent aussi davantage de considération, avec de meilleures conditions de travail et une meilleure qualité de l’emploi. Cela concerne particulièrement les métiers de la « deuxième ligne ».
C. J.
FO confirme sa troisième place
À l’issue de la mesure d’audience syndicale pour le cycle 2017-2020, en mai 2021, FO a confirmé sa troisième place au niveau national et interprofessionnel, avec 15,24 % des voix. Au niveau des branches, FO a par exemple conforté sa première place dans les pharmacies d’officine et conquis la deuxième place dans les transports urbains. Elle a également retrouvé sa représentativité chez les assistantes maternelles.
En décembre 2018, à l’issue des élections dans la fonction publique, FO avait déjà confirmé sa première place à l’État et conquis la deuxième place dans l’hospitalière. L’objectif est de faire au moins aussi bien lors du prochain scrutin, en décembre 2022.
C. J.
L’exécutif impose sa réforme injuste
La réforme de l’Assurance chômage, combattue par FO durant de longs mois, est entrée pleinement en application au 1er décembre 2021. La confédération avait notamment saisi le Conseil d’État qui lui a donné raison par deux fois, en novembre 2020 et juin 2021, contraignant l’exécutif d’abord à revoir sa copie, puis à retarder son agenda. Selon l’Unédic, ce durcissement des règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi pourrait impacter plus de 1,2 million de salariés, qui verraient leur allocation journalière baisser, en moyenne, de 17 %. FO voit dans cette réforme une « trappe à bad jobs », qui va conduire à accroître le nombre de travailleurs pauvres.
C. J.
FO n’a jamais confiné ses revendications
FO s’est élevée, dès la loi d’urgence sanitaire du 23 mars 2020, contre les « dispositions d’exception » remettant en cause un dialogue social fondé sur le respect des libertés syndicales
. Elle a contesté les ordonnances impactant le droit du travail (dérogations sur les congés, la durée du travail...) et appelé au respect de la négociation collective. Demandant, entre autres, que l’activité partielle (financée par l’État et l’Unédic) soit conditionnée à l’interdiction des licenciements, elle a bataillé pour la protection, notamment sanitaire, des salariés, pour leurs droits et pour que la reconnaissance de leurs efforts passe par une hausse de salaire et non des primes aléatoires et facultatives.
V. F.
La pandémie a révélé l’urgence d’investissements
FO le dénonçait depuis des années, la pandémie a confirmé la désindustrialisation et son péril pour la souveraineté nationale. Depuis, l’exécutif a décidé d’investissements. Le plan de relance de septembre 2020 a entériné la baisse de 20 milliards d’euros sur deux ans des impôts de production des entreprises et soutient la localisation d’activité (780 projets). Annoncé fin 2021, « France 2030 » prévoit, lui, 34 milliards d’euros en cinq ans pour les filières d’avenir. Pour FO Métaux, ces investissements ne représentent que 0,15 % du PIB par an, jusqu’en 2030. Il faut aussi soutenir les secteurs traditionnels et conditionner les investissements à des engagements de créations d’emplois et de production en France
.
E. H.
Quoi qu’il en coûte
Les entreprises massivement aidées et sans contrepartie
Réduire la dépense publique sous le seuil des 3 % de PIB était le credo d’avant la pandémie. Bilan : des services publics mis en péril par l’assèchement de leurs moyens, dénonçait alors FO, pointant aussi une fiscalité bénéficiant aux plus aisés et la poursuite d’exonérations d’ampleur aux entreprises, privant ainsi les comptes publics de recettes (plus de 100 milliards par an). Revirement par la crise Covid : le 12 mars 2020, l’exécutif annonçait le « quoi qu’il en coûte », soit un plan de soutien à l’économie (loi du 23 mars). Ce plan (plusieurs dizaines de milliards d’euros), axé sur une aide publique massive aux entreprises, ne leur a toutefois imposé ni contrôle ni contrepartie, notamment sur l’emploi, n’a cessé de contester FO.
V. F.
FO en tête de la contestation dès l’automne 2019
Avec 15 000 militants le 21 septembre 2019 à Paris, le meeting FO fut le premier moment fort de l’opposition au projet de régime universel par points, que l’exécutif voulait voir voté d’ici à l’été 2020. FO, en force dans les cortèges des dix journées nationales de mobilisation, prendra ses responsabilités pour le faire reculer. Elle avait œuvré pour l’unité d’action syndicale.
De leur côté, FO-UNCP, à la RATP, et FO-Cheminots avaient lancé un appel – décisif – à une grève illimitée à compter du 5 décembre
. Le 29 février 2020, usant du 49-3, l’exécutif imposait son projet à l’Assemblée, avant de le suspendre mi-mars. Alors qu’un projet de réforme revient sur la table, FO prévient : Sur la retraite à 65 ans, il n’y a rien à négocier.
E. H.