FO adresse un avertissement en forme de dernière sommation au gouvernement

Rassemblement national à Paris par Mathieu Lapprand

© FO Hebdo / Solange Gautier

Plus de 8 000 militants, venus de la plupart des départements, se sont mobilisé place Vauban à Paris, le 16 décembre, à l’appel de Force Ouvrière. Dénonçant la crise sans fin dans laquelle est plongée le pays depuis la fin des années 1970 et qui s’est encore accentuée depuis 2008, Jean-Claude Mailly, le Secrétaire général de FO, a mis en cause la « crise du système capitaliste » qui se traduit par « une captation des richesses produites, une capitulation des pouvoirs publics […], un recul de la démocratie et une montée de la ploutocratie ».

L’austérité est suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement

Rappelant la « faute lourde » qu’a représenté la signature du pacte budgétaire européen, la confédération a rappelé sa revendication d’un plan de relance d’au moins 260 milliards d’euros par an pendant 10 ans. Son Secrétaire général a souhaité que l’Europe apparaisse « non comme la fiancée des marchés financiers mais comme la compagne du progrès social, économique et démocratique ».

Le gel du salaire des fonctionnaires, l’absence de coup de pouce au Smic, les reculs du service public sont autant de conséquences de la politique économique libérale. Une politique qui, pour Jean-Claude Mailly, conduit à l’« autoritarisme social ».

Une pratique minimale du dialogue social

Revenant sur le projet de loi Macron, ce grand fourre-tout libéral, le flou des négociations commerciales internationales, l’absence de contre-parties aux 41 milliards d’euros du CICE, les remises en cause des seuils sociaux et des instances représentatives, du repos dominical, du temps de travail ou de la justice prud’homale, autant de contre-réformes qui traduisent les gages donnés à la commission européenne par le gouvernement a dénoncé le Secrétaire général de la confédération.

Or pour FO, les solutions existent pour sortir de l’austérité, qui sont autant de revendications du syndicat :

  • une augmentation du Smic, la revendication de FO est un Smic à 80% du salaire médian ;
  • la remise en cause des exonérations de cotisations patronales ;
  • la mise en place d’une réforme fiscale pour les citoyens et pour les entreprises ;
  • la fin des coupes budgétaires dans les services publics ;
  • l’arrêt de la réforme territoriale ;
  • le renforcement de la politique industrielle ;
  • la réorientation des aides publiques aux entreprises.

D’ores et déjà, Jean-Claude Mailly a affirmé que la confédération ne saurait en rester là, cette journée du 16 décembre étant un point d’appui dans la construction du rapport de forces. « De l’avertissement à la préparation d’une journée de grève interprofessionnelle il n’y a qu’un pas » pour le Secrétaire général de FO qui a clairement indiqué que son organisation était prête à la préparer « dans l’action commune si possible », donnant rendez-vous notamment au prochain congrès confédéral, début février.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante