FO confirme sa première place à la Fondation Bon Sauveur de la Manche

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

En remportant 43,53 % des voix à l’issue des élections CSE de mai dernier, FO est, pour la seconde fois, le syndicat majoritaire à la Fondation Bon Sauveur de la Manche. Cette institution de droit privé à but non lucratif gère des structures relevant des secteurs sanitaire, médico-social et social.

Avec 43,53 % des voix et neuf sièges d’élus titulaires, le syndicat FO arrive en tête des élections professionnelles organisées du 16 au 20 mai dernier à la Fondation Bon Sauveur de la Manche. Cet excellent résultat, remporté face à trois autres organisations syndicales, a été salué à la tribune du congrès confédéral par le secrétaire général sortant Yves Veyrier. Frédéric Cousin, secrétaire du syndicat FO et délégué syndical réélu au CSE, attribue avant tout cette victoire à une belle mobilisation de toute l’équipe.

La Fondation Bon Sauveur de la Manche, institution de droit privé à but non lucratif, soigne et accompagne les personnes vulnérables, souffrant de troubles psychiques, psychiatriques ou en perte d’autonomie. Elle gère des sites d’hospitalisation à temps plein, des établissements sociaux et médico sociaux, des centres médico-psychologiques, des foyers d’accueil, des maisons associatives, des Ehpad… Elle dispose au total sur le département de plus d’une centaine de sites où sont employés près de 2 000 salariés.

L’institution est née en 2017 de la fusion de deux fondations Bon Sauveur du département, celle de Picauville et celle de Saint-Lô. FO était déjà majoritaire à Picauville mais il n’y avait qu’un embryon de syndicat FO à Saint-Lô, explique Frédéric Cousin. Malgré cela, dès les premières élections professionnelles organisées en 2018, FO est arrivé en tête, avec 47 % des voix.

Conforté dans ses positions par le dernier scrutin, le syndicat est déterminé à se battre pour défendre les intérêts des salariés. Il a déposé un préavis de grève reconductible à compter du 2 juin prochain, jour où sera organisée une AG afin de décider de la forme à donner au mouvement. Des équipes sont venues nous voir pour déposer ce préavis après qu’un courrier signé par 300 personnes et adressé à la direction est resté sans réponse, explique le militant FO. Les revendications portent sur les recrutements, les conditions de travail et les salaires. Les conditions de travail ne peuvent s’améliorer qu’avec des embauches et on ne peut embaucher qu’avec des hausses de salaire.

Pénurie de personnels

Or Frédéric Cousin doute de la volonté de la direction de recruter, malgré le manque de personnels. Nous sommes le seul établissement du département à proposer des postes en CDD et parfois à temps partiel, alors qu’à côté, l’hôpital et les Ehpad proposent tous des CDI, regrette-t-il. Pourtant il y a des manques un peu partout. Des salariés doivent aller faire des remplacements dans le service voisin, d’autres doivent revenir sur leurs RTT.

Le militant regrette également que la fondation ait de plus en plus un fonctionnement à but lucratif. Elle a créé une SCI pour transformer l’argent public en argent privé, ajoute-t-il. Sur les deux dernières années, un excédent budgétaire de 616 000 euros est allé dans les fonds propres de la fondation.

En parallèle, les négociations annuelles sur les salaires n’aboutissent à rien. Pour 2021, la direction n’a même pas pris la peine de nous donner un projet d’accord, elle a estimé qu’ayant bénéficié du Ségur [NDLR : une revalorisation de 183 euros net mensuels pour les personnels de la santé], nous n’aurions pas de hausse de salaire.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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