Au cours de leurs interventions, les militants ont particulièrement insisté sur la situation alarmante de l’emploi dans le Cantal, notamment dans les entreprises privées. Celles ci « utilisent le système de la rupture conventionnelle pour réduire les effectifs sans faire de licenciements » indique Jean-Vincent Boudou. Rien que de janvier à octobre « il y a eu 420 ruptures signées contre 425 l’an dernier sur l’ensemble de l’année ».
Dans ce département « rural et de plus en plus enclavé » indique le secrétaire général « les pouvoirs publics se félicitent néanmoins d’un taux de chômage inférieur à la moyenne nationale, notamment en ce qui concerne les jeunes. Or ce taux masque le départ massif des jeunes, contraints d’aller chercher du travail hors du Cantal ». Un chiffre est révélateur de l’ampleur réelle du chômage dans le département souligne Jean-Vincent Boudou : « L’an dernier, le montant total des allocations de divers types versées par Pôle emploi à 9000 personnes sans emploi s’élevait à 50 millions d’euros. »
Cette situation difficile conduit l’UD à être particulièrement vigilante et active dans les entreprises. La création de syndicats en est une illustration. FO s’est implanté récemment par exemple au sein des magasins Casino mais aussi dans une structure associative de nettoyage à domicile (C-net.15) ou encore dans un groupement comptant une douzaine de maisons de retraites et employant plus de 400 salariés. Les assistantes maternelles ont créé aussi un syndicat FO. « Il compte aujourd’hui 150 adhérents » se réjouit Jean-Vincent Boudou notant que cette création a induit d’autres types. Des parents, recourant aux services des assistantes maternelles, sont venus frapper à la porte de l’UD, cette fois en tant que salariés.
Des grèves pour les salaires et les emplois
Rien d’étonnant explique l’UD. Le quotidien de beaucoup de salariés des petites et moyennes entreprises se conjugue sur le mode du conflit. Les congressistes ont ainsi évoqué la grève le 7 octobre, à l’appel de deux syndicats dont FO, des salariés des Menuiseries du centre. L’entreprise sous enseigne Lapeyre (groupe Saint-Gobain) compte actuellement 170 salariés. « Les effectifs ont chuté de 6% depuis 2010 » s’insurge FO, syndicat leader dans l’entreprise. Les salariés demandent des journées de formation dans le domaine de l’emploi et non plus seulement sur la sécurité. Ils revendiquent aussi une vraie politique salariale. Au sein des fromageries Occitane (400 salariés) déployées sur plusieurs sites dans le Cantal, FO qui est le syndicat majoritaire reste particulièrement vigilant sur l’évolution des emplois. Dans le secteur public, la situation de l’emploi est tout aussi inquiétante ont souligné les congressistes. A l’appel de FO notamment, les agents de l’hôpital d’Aurillac ont dû mener ainsi un mouvement de grève d’avril à septembre pour contrer la mise en place de mesures de réduction des dépenses (1,6 million en 2015) telles la réduction du nombre des emplois ou encore la suppression de trois jours de congés pour les agents. La direction a dû revoir sa copie. Des négociations se déroulent actuellement avec les syndicats de l’hôpital.