FO Justice regroupe ses forces en vue des élections 2022

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

Le congrès fondateur de FO Justice s’est tenu du 4 au 8 octobre à La Tremblade. Cette union des syndicats représentant les personnels rattachés au ministère de la Justice va permettre de mutualiser les moyens pour mieux défendre les intérêts des agents et préparer les prochaines élections professionnelles dans la fonction publique, en décembre 2022.

Mutualiser ses forces pour gagner en efficacité, mieux représenter les personnels relevant du ministère de la Justice et faire des économies d’échelle, telle est l’ambition de FO Justice, dont le congrès fondateur s’est tenu du 4 au 8 octobre à La Tremblade.

Jusqu’à présent, ces agents étaient représentés par huit syndicats nationaux catégoriels : les personnels techniques et administratifs, le personnel d’insertion et de probation, les surveillants pénitentiaires, les greffiers, la protection judiciaire de la jeunesse, les magistrats et les directeurs de la sécurité pénitentiaire.

Désormais, deux structures complémentaires sont mises en place. On a d’un côté le syndicat FO Justice qui représente tout le personnel du ministère de la justice à l’exception des cadres supérieurs, et l’union FO justice qui regroupe, avec leurs spécificités, les cadres supérieurs, les magistrats et les directeurs d’établissements pénitentiaires, synthétise Emmanuel Baudin, ancien secrétaire général de FO Pénitentiaire qui a été élu secrétaire général de FO Justice et président de l’union FO justice.

L’idée de ce regroupement est née il y a trois ans, après les élections de 2018 et la loi de transformation de la fonction publique qui fait évoluer les droits et moyens syndicaux. Cette nouvelle structure permet aussi d’anticiper la réduction et la refonte des instances qui sera mise en place après les élections professionnelles de 2022.

Être majoritaire aux élections professionnelles de 2022

Nous travaillions déjà ensemble, mais là nous mutualisons nos moyens, poursuit Emmanuel Gaudin. Avoir un trésorier commun pour tous permet par exemple de libérer des camarades qui peuvent être davantage sur le terrain. Les syndicats plus petits peuvent aussi profiter de nos moyens. Nous sommes désormais le seul syndicat à représenter les personnels de toutes les filières et grades. De quoi être plus fort dans les discussions avec le Garde des Sceaux. Mais les différentes filières restent maîtresses de leurs revendications. Chacune a élu un secrétaire général et rédigé sa propre résolution.

Le congrès, qui était initialement prévu début 2022, a été avancé de quelques mois pour mieux préparer les élections professionnelles de décembre 2022. Actuellement, en termes de représentativité, FO est numéro un dans la pénitentiaire, et numéro deux —à peu de voix du premier— au ministère de la Justice. On a bien progressé en 2018, l’objectif est d’être majoritaire en 2022 pour que nos revendications soient entendues et les premières sur la table, ajoute Emmanuel Baudin.

Reconnaissance statutaire

Outre les revendications portées par la confédération concernant les fonctionnaires, à commencer par la hausse de la valeur du point d’indice, pour FO Justice la reconnaissance de l’ensemble des personnels du ministère de la Justice doit passer par une reconnaissance statutaire. Et pour cause. C’est rare un ministère où le plafond des recrutements n’est pas atteint indique Emmanuel Baudin. On ne trouve pas de candidats pour la surveillance des établissements pénitentiaires et précise-t-il ce manque d’attractivité tient à divers facteurs. Le travail se fait 3x8 sur trois jours, on tourne en permanence, c’est terrible pour l’organisme. On a un week-end de repos toutes les six ou sept semaines. Pour changer les choses, il faut plus de personnel mais aussi le passage des agents de la catégorie C à la catégorie B. Et dans ce même registre de l’attractivité de la carrière, FO revendique un passage en catégorie B pour le personnel administratif ou encore, en catégorie A pour le corps de commandement.

Ces questions —tout comme l’amélioration des procédures ou l’amélioration de la sécurité dans les tribunaux et les établissements pénitentiaires— font partie des thèmes que FO Justice souhaite aborder dans le cadre des États Généraux de la Justice qui se sont ouverts le 18 octobre. FO les demandait depuis 2018. La synthèse des travaux doit être sera rendue en février 2022. Nous voulons des réponses sur ces sujets, elles doivent servir à l’ensemble du personnel du ministère et elles doivent faire l’objet d’une loi de programmation pour qu’elles restent gravées dans le marbre, qu’on ne fasse pas tout ça pour rien, prévient Emmanuel Baudin.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération