Jusqu’à présent, les fédérations syndicales affiliées à une confédération représentative au niveau national interprofessionnel étaient présumées représentatives au niveau de la branche. Elles pouvaient, de droit, prendre part aux négociations, quel que soit leur score lors des élections professionnelles. Désormais, pour pouvoir négocier dans une branche elles devront avoir recueilli au moins 8 % des suffrages.
Le calcul se fait par l’agrégation des résultats électoraux dans les entreprises de la branche au cours du dernier cycle électoral et du scrutin TPE dans cette même branche. Pour être représentative, outre son score électoral, chaque organisation doit apporter la preuve qu’elle remplit les six autres critères établis par la loi du 20 août 2008, branche par branche (voir article « Représentativité : FO confirme sa troisième place »). À cela s’ajoute la nécessité de démontrer une implantation territoriale équilibrée. Les arrêtés de représentativité dans les branches seront publiés progressivement, par lots, entre juillet et octobre 2017.
D’après les premières estimations, FO sera représentative dans plus de 76 % des branches. À noter qu’aucune confédération ne sera en mesure de conserver la possibilité de négocier dans l’ensemble des branches professionnelles.
FO numéro un dans la restauration rapide
FO arrive en tête dans plusieurs branches. Elle obtient ainsi 30,9 % des voix dans la restauration rapide, secteur qui compte 92 400 salariés. En matière de transports, elle enregistre un score de 45,63 % dans les remontées mécaniques et de 44,6 % auprès des salariés des taxis parisiens. Elle obtient aussi 28,44 % des suffrages des salariés des centres de lutte contre le cancer, un secteur qui emploie plus de 18 000 salariés. Dans la métallurgie, pour les non-cadres, FO est première dans cinq conventions territoriales.
FO arrive en seconde position dans les travaux publics, avec 26,66 % des suffrages des employés, techniciens et agents de maîtrise, dans un secteur qui compte plus de 128 000 salariés.
Cette mesure d’audience évoluera rapidement, dans le cadre de la restructuration des branches, un chantier engagé en 2014 et accéléré par la loi Travail. Fin octobre 2016, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de réduire le nombre de branches professionnelles de 700 à 200 d’ici à trois ans. Dans les résultats publiés le 31 mars, seulement 458 branches sont comptabilisées.