Les 1 200 salariés du volailler Doux, et les 2 300 employés indirects, sont plongés dans une angoissante attente. L’industriel, spécialisé dans la production et l’export de poulets congelés au Moyen-Orient, perd près de 35 millions d’euros par an. Il est notamment confronté à la concurrence brésilienne. Son actionnaire principal, le groupe coopératif Terrena, a fait savoir qu’il cesserait son soutien financier au 31 mars 2018. Doux, qui avait déjà été placé en redressement judiciaire en 2012 après avoir supprimé près d’un millier d’emplois, est au bord de la liquidation judiciaire.
Des discussions ont été engagées avec l’industriel ukrainien MHP, le seul repreneur potentiel. Si un accord est trouvé, la casse sociale sera inévitable. Sur franceinfo : Nadine Hourmant, déléguée centrale FO, annonce comme inéluctable la cessation d’activité du site de Chantonnay (Vendée), qui emploie plus de 200 salariés.
Manque d’informations
S’il y a une reprise, je crains que MHP soit surtout intéressé par la marque Doux et son marché du poulet congelé au Moyen-Orient, qu’il cherche à récupérer les volumes, explique de son côté Didier Pieux, secrétaire fédéral à la fédération de l’agroalimentaire FGTA-FO. Notre problème, c’est la visibilité. Doux est dans une situation très critique et nous n’avons que peu d’informations.
Rien n’a filtré lors du comité central d’entreprise (CCE) qui s’est tenu le 13 mars 2018. Un prochain CCE est programmé le 21 mars.
La FGTA-FO va saisir le ministère de l’Économie pour faire un état des lieux de la situation du numéro 3 de la volaille en France et sauver les emplois. En 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, était venu au siège de Doux à Châteaulin (Finistère) et avait promis qu’il ne laisserait pas tomber l’entreprise.
50% des volailles consommées dans l’Hexagone sont importées
La France continue d’importer 50% des volailles consommées dans l’Hexagone alors que les usines et les savoir-faire existent sur le territoire national, dénonce la fédération dans un communiqué. Malgré les sollicitations et les cris d’alarme, notamment en provenance de la FGTA-FO, les pouvoirs publics n’ont rien fait, et ce depuis des années.
Le 14 mars, selon l’AFP, le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé devant l’Assemblée nationale que des discussions se poursuivaient avec les actionnaires actuels et MHP et que l’État sera au soutien
de Doux si un projet de reprise crédible
se présentait.