Il est urgent d’ouvrir, dans la continuité de l’accord Ségur, de nouvelles négociations sur les conditions de travail, les salaires, les effectifs et également sur l’attractivité des métiers du soin s et du secteur social ! L’immobilisme de l’exécutif enlise la situation déjà dramatique des établissements et des personnels
, tonne Didier Birig, secrétaire général de la fédération FO des personnels des services publics et de santé (FO-SPS).
Avec les deux autres syndicats signataires de l’accord Ségur, il a adressé le 8 septembre au ministère de la Santé et de la Prévention un préavis de grève commun pour la journée du mardi 27 septembre, de 0h à minuit. Il concerne les 1,2 million d’agents de la Fonction publique hospitalière (secteurs sanitaire, social et médico-social)
Les personnels attendent des solutions concrètes
Alors que ce même 8 septembre marquait le coup d’envoi du très controversé Conseil national de la refondation (CNR) – auquel FO a refusé de participer, le dépôt du préavis de grève traduit l’exaspération des personnels et des organisations signataires de l’accord Ségur face aux réponses insatisfaisantes
de l’exécutif pour rétablir un fonctionnement de l’hôpital adapté aux besoins, et ainsi améliorer les conditions de travail et d’emploi des hospitaliers. Pour l’instant, il a uniquement prévu de lancer dans le sillage du CNR des discussions sur la santé. Lesquelles sont devenues un nouvel argument pour différer les réponses aux revendications syndicales.
Lorsque nous avons rencontré le ministre de la Santé, en bilatérale le 29 août, il n’a cessé de nous renvoyer à l’issue des discussions du CNR
, dénonce le secrétaire général de FO-SPS. Ce qu’attendent les personnels, ce sont des solutions concrètes, pas des discussions avec la société civile ! Le CESE (Conseil économique, social et environnemental, NDLR) a déjà pris position sur l’hôpital public en 2020, et pointé la nécessité de rompre avec la logique financière [1]. Rappelons qu’avant, au moment des négociations du Ségur avec les organisations syndicales, tout, sur la partie organisationnelle et financière, avait été débattu. Il faut passer, maintenant, à une phase active
, appuie Didier Birig.
Symptomatique de l’immobilisme de l’exécutif ? L’arrêté fixant les ratios d’avancement « promus-promouvables », applicable au 1er janvier dernier, n’était toujours pas paru le 8 septembre, pénalisant les agents concernés par les changements de grade... alors que la FPH doit rendre attractifs ses métiers, et fidéliser les agents. La FPH est le seul versant de la Fonction publique dans cette situation
, précise Didier Birig.
Obtenir un plan Marshall pour l’hôpital public
Si l’hôpital public a tenu cet été en dépit des pénuries de personnels, c’est parce que des services ont été fermés et que les agents ont été poussés à
, rappelle le secrétaire général de la fédération FO-SPS, laquelle ne relâche pas la pression pour obtenir travailler plus
avec les heures supplémentaires défiscaliséesun plan Marshall pour l’hôpital public
.
Son cahier revendicatif, consolidé le 1er février dernier lors de la conférence nationale FO Pour un autre hôpital, un autre système de santé, a été dûment transmis au ministre de la Santé. Il est dense, exigeant un plan pluriannuel de formations et de recrutements, assorti de 200 000 créations de postes dans les hôpitaux et les Ehpad. Deuxième pilier : le versement du complément de traitement indiciaire (CTI) aux 3 000 agents de la FPH encore non éligibles et, évidemment, des revalorisations salariales dont celle de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires.
Rencontres attendues avec les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat
Avec la mobilisation du 27 septembre, FO-SPS et les deux autres organisations signataires de l’accord Ségur, constituées en intersyndicale, entendent mettre la pression sur l’exécutif. Le préavis de grève porte sur trois revendications communes : l’augmentation générale des salaires et de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires, le recrutement massif des personnels, l’amélioration des conditions de travail. Son dépôt permet aux agents de soutenir le mouvement partout, dans les départements et régions.
Aucune manifestation nationale n’est prévue à Paris, pour l’instant
, explique Didier Birig. A l’issue de la conférence de presse qui aura lieu à Paris le 27 septembre, l’intersyndicale qui en a fait la demande, espère être reçue par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le PFLSS 2023 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) doit être déposé, au plus tard, le 15 octobre à l’Assemblée nationale.