C’est en ces termes que la délégation Force Ouvrière s’est exprimée lors de l’Assemblée générale de l’AG2R Retraite Arrco du 10 juin 2015. Nous publions ici les principaux extraits de leur déclaration : « Cette Assemblée générale se tient quelques jours avant la prochaine séance de négociation sur les régimes de retraite complémentaire Arrco et Agirc (la cinquième), dont l’enjeu est de taille puisqu’il engage à la fois la pérennité des régimes et celle des droits des retraités et futurs retraités.
■ En l’état actuel des propositions patronales, Force Ouvrière n’a pu que dénoncer la panoplie des mesures avancées dans les documents de travail qui ont été soumis aux organisations syndicales :
– Les dispositions préconisées par le Medef conduisent ipso facto à reculer l’âge de départ à la retraite pour les salariés du privé et à obtenir, sur le terrain, ce qu’il n’a pu obtenir du législateur en 2010 pour le droit à la retraite à taux plein dans les régimes de base.
– Le financement des mesures envisagées pour un retour à un équilibre technique des régimes à l’horizon 2020, épargne complètement les entreprises, le Medef ayant réitéré jusqu’à ce jour son refus d’envisager une hausse du taux de cotisation.
La mesure phare du Medef, que Force Ouvrière rejette fermement, viserait à instituer un abattement dégressif et temporaire sur les pensions complémentaires perçues avant 67 ans. Une décote brutale et dissuasive de 40 % pourrait être appliquée pour un départ à la retraite à 62 ans, puis de 30 % à 63 ans, 18 % à 64 ans pour tomber à 2 % à 65 ans, à 1 % à 66 ans et enfin s’annuler à l’âge de 67 ans. Cette décote est ainsi calculée pour que les salariés travaillent à minima 3 ans de plus que l’âge légal requis et qu’en tout état de cause, ils ne puissent envisager de liquider leur retraite avant 65 ans.
■ Force Ouvrière portera son attention sur la recherche de sources de financement. Elle est déterminée également à défendre le caractère contributif des droits à retraite complémentaire et à refuser l’introduction de conditions de ressources pour le service des prestations. Force Ouvrière tient à affirmer son attachement au paritarisme de gestion et à la pérennité des régimes de retraite Arrco et Agirc, tout en précisant que cet attachement ne devait en aucune façon présenter un coût prohibitif pour les salariés et les retraités. L’issue de ces négociations concerne ni plus ni moins que 30 millions de personnes parmi lesquelles 18 millions de cotisants et 12 millions de bénéficiaires. »