L’accès à Internet a été reconnu par l’ONU comme un droit fondamental en 2012, au même titre que l’eau potable ou l’électricité. Surfer devient de plus en plus incontournable. Au 1er novembre, la demande de carte grise ou de permis de conduire ne se fera plus que sur Internet, comme c’est déjà le cas pour les inscriptions post-bac. La toile s’impose pour les loisirs, les communications, la recherche d’emploi... Elle représente aussi un enjeu pour désenclaver les territoires. Et la télé-médecine permettra de combattre les déserts médicaux.
Mais pour cela, il faut que partout on puisse bénéficier d’une bonne connexion. Or 7,5 millions de Français n’ont toujours pas accès à un débit correct (au moins 3 mégabits par seconde), selon UFC-Que choisir. Près de 85 % de la population est connectée à domicile. Mais en zone peu dense (voir l’encadré Zoom), un tiers estime que le débit est trop faible pour télécharger ou visionner un film, selon le Crédoc. Pour 13 %, il ne permet même pas de chercher un emploi ou de faire une démarche administrative.
Emmanuel Macron a promis, lors de la Conférence des territoires, du haut débit pour tous (au moins 8 Mbits/s) en 2020. Il poursuivra aussi l’objectif fixé par François Hollande : le très haut débit (au moins 30 Mbits/s) partout en 2022.
La fibre pour les uns, la 4G pour les autres
26 %
C’est la proportion d’internautes dont la connexion à domicile est trop faible pour visionner un film.
On sera encore loin de l’égalité en la matière. Il est impossible de tenir la promesse de tirer de la fibre dans tous les logements de la République
, tant du point de vue technologique que financier, a prévenu le président de la République. La fibre optique, qui transporte les données à la vitesse de la lumière, offre un débit de 100 Mbits/s.
Déjà, François Hollande avait revu ses ambitions à la baisse en ne visant plus 100 % mais 80 % de foyers fibrés, la solution passant ailleurs par d’autres technologies, comme le câble ou le fil de cuivre, moins performants.
Pour connecter les foyers des zones rurales, Emmanuel Macron mise sur le développement du réseau mobile 4G, et tant pis si la qualité est moindre. Il met la pression sur les opérateurs télécom afin qu’ils accélèrent leurs investissements et leur déploiement. Une feuille de route devrait leur être remise fin septembre.
C’est peut-être oublier un peu vite qu’au siècle dernier, il avait pourtant été possible de raccorder tous les logements aux réseaux d’électricité et de téléphone fixe. Mais ça c’était avant, quand le développement du territoire était encore entre les mains du service public, qui avait pour moteur non pas la finance, mais l’application du principe d’égalité.
La zone peu dense représente environ 22 500 communes rurales, soit 18 % de la population, mais 63 % du territoire. Dans ces espaces peu peuplés donc moins rentables, l’Autorité de régulation des communications (Acerp) a imposé des obligations aux opérateurs lors des attributions de fréquences 4G.
Au 17 janvier 2022, 90 % de cette population devra être couverte en 800 MHz et 50 % en 700 MHz. Actuellement, toutes fréquences confondues, la couverture varie de 47 % à 74 % selon les opérateurs.