Ces lignes sont écrites alors que l’encre de notre cahier revendicatif rédigé avant la rencontre à Matignon, à l’invitation de la Première ministre, n’est pas encore sèche. La question de participer ou non à cette rencontre s’est posée. Nous avions annoncé que ce rendez-vous risquait d’être un peu musclé. Nous avons décidé de nous y rendre pour rappeler les revendications de FO à la Première ministre : en premier lieu notre opposition résolue à la retraite à 64 ans et à l’accélération de la réforme Touraine, le maintien de la totalité des régimes, l’abandon de cette réforme injuste, injustifiée et brutale. Nous nous y sommes rendus également pour parler méthode : redonner toute sa place à la négociation collective, en laissant de réelles marges de manœuvre aux acteurs sociaux. Nous ne voulons plus que les discussions soient enserrées dans des documents de cadrage contraignants rédigés par le gouvernement, comme cela avait été le cas sous le précédent quinquennat avec l’Assurance chômage.
Nos revendications sont donc désormais sur la table de la Première ministre
FO est aussi allée porter ses revendications en matière de salaires, alors que l’inflation ne faiblit pas, dans le privé comme dans la fonction publique, en matière d’emploi et notamment de gestion des fins de carrière, en matière de conditionnalité des aides publiques aux entreprises, de révision des ordonnances travail ou d’égalité professionnelle. Les sujets ne manquent pas, les risques de nouvelles mesures de régression sociale non plus… Nous avons appris par la presse l’annonce faite par le ministère du Travail de la publication de vingt-sept décrets et quatre arrêtés avant le 1er septembre, date théorique d’entrée en vigueur de la loi portant réforme des retraites. Il y a également tout à craindre du projet de loi à venir sur France Travail, qui entend modifier l’orientation et l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Il précise notamment que toutes les personnes demandant le RSA seront à l’avenir inscrites en tant que demandeurs d’emploi auprès de l’opérateur France Travail. Le régime des sanctions est également amené à évoluer, pouvant aller jusqu’à la suppression de l’allocation pour des personnes déjà en grande précarité. Pour FO, être au chômage ou au RSA ce n’est pas un choix !
Nos revendications sont donc désormais sur la table de la Première ministre. Nous n’avons pas d’autres choix que de continuer à nous battre pour obtenir satisfaction et poursuivre la mobilisation dans le cadre de l’intersyndicale. Dans un communiqué publié en début de semaine, nous rappelons que la mobilisation contre la réforme des retraites est toujours massivement soutenue par une très large majorité de la population et appelons à faire du 6 juin une puissante journée de grèves et de manifestations sur l’ensemble du territoire.
Je voudrais enfin renouveler le soutien de toute la confédération à nos camarades Cécile Kohler et Jacques Paris, retenus comme otages en Iran depuis un an. Deux Français ‒ Benjamin Brière et Bernard Phélan ‒, qui étaient également détenus en Iran, ont été libérés la semaine dernière. Nous espérons que Cécile et Jacques suivront rapidement. Nous pensons très fort à eux !