Immédiatement après avoir créé le syndicat fin 2014, Alexandre le Fur et Martial Proust doivent entrer en campagne pour les élections professionnelles qui auront lieu deux mois après. FO va remporter 13 % des voix, passant – du premier coup
– la barre de représentativité des 10 %. Tous deux conducteurs de train, les voilà donc délégués syndicaux, délégués au CE et délégués du personnel. Nous voulions rompre notre isolement. Les syndicats présents ne fournissaient aucune information.
Ils voulaient aussi monter au siège
pour faire face à la direction nationale et avoir une compréhension globale des problèmes. Des problèmes qui ne faisaient que commencer… Depuis deux ans, on peut dire que la direction nous a fait, d’une certaine manière, une formation syndicale accélérée !
, ironise Martial.
Contre la mise en concurrence des cheminots entre eux
1 300
C’est le nombre d’emplois supprimés depuis l’ouverture à la concurrence en 2006 : 1 000 à la SNCF et 300 maintenant chez ECR.
« Les réorganisations n’ont pas cessé et aujourd’hui on a un PSE avec 25 % des emplois supprimés », précise Alexandre. Pourquoi avoir choisi FO ? Après réflexion, soit c’était SUD, soit c’était FO
. Ils ont opté pour le syndicalisme confédéré, libre et indépendant
, soulignent-ils presque en chœur. Au début, ce n’était pas toujours facile, les camarades de la SNCF percevaient les salariés d’ECR comme des concurrents et vice versa. Puis les mentalités ont commencé à évoluer
, explique Martial. Et aujourd’hui nous avons une revendication commune : que la SNCF reprenne tous les salariés d’ECR licenciés
, dit Alexandre en écho. Une revendication portée avec le soutien de la Fédération FO des Cheminots et de leur union départementale FO (Indre-et-Loire).