À table ! Ce soir c’est résidus de pesticides. Ou du moins il y a de fortes chances selon l’ONG Générations Futures, pour qui 72,6 % des fruits et 41,1 % des légumes non bio présentent des traces de pesticides.
22,9 %
C’est la proportion des pesticides classés parmi les plus toxiques dans ceux vendus en France en 2015 (ministère de l’Environnement).
Pour en arriver à ces résultats sans s’exposer à des critiques, l’ONG n’a pas pratiqué ses propres tests, mais a réalisé son enquête à partir de données officielles résultant de cinq ans d’enquêtes de la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF), de 2012 à 2016. Elle a passé au crible 19 fruits et 33 légumes et a établi un classement. La palme de la catégorie légumes revient au céleri en branche tandis que le raisin décroche celle des fruits, avec respectivement 85 % et 89 % des échantillons contenant des résidus de pesticides. Suivent au palmarès des légumes, les herbes fraîches (75 %), les endives (73 %), les céleris-raves (72 %) et les laitues (66 %). Côté fruits : les clémentines, mandarines et les cerises (88 %), le pamplemousse (86 %), puis les fraises et les nectarines et pêches (83 %). En soi et en dehors des effets cocktail, ces résidus ne présentent pas de danger, comme l’a précisé l’ONG, mais cette dernière a quand même trouvé que 2,6 % d’échantillons de fruits et 3,5 % de légumes dépassaient les limites maximales de résidus (LMR).
L’Anses dans son assiette
L’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, chargée de la sécurité sanitaire, s’est montrée rassurante. Par la voix de son directeur général, Roger Genet, un ancien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), elle a souligné que des teneurs inférieures ou égales à la LMR, ou même un dépassement ponctuel
, ne présentaient pas de risque pour la santé du consommateur, les seuils de LMR étant bien au-dessus des doses toxiques. Face à l’effet d’accumulation, Roger Genet, qui conseille de bien laver et éplucher les fruits et les légumes, souligne que le principal risque de dépassement [de LMR] est souvent associé à des comportements particuliers, telle une forte consommation d’un aliment donné ou d’un groupe d’aliments
. Faut-il encore connaître les groupes d’aliments et les pesticides concernés...
Concernant les enfants en bas âge, l’Anses recommande de ne débuter la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois, car elle
peut entraîner une exposition à certains contaminants qui peut être supérieure à celle résultant de la consommation de préparations infantiles, sans qu’elle soit pour autant jugée préoccupante.