FTL/William Saurin : les salariés dans l’attente d’un repreneur

Emplois par Valérie Forgeront, FGTA-FO

© Hamilton/REA

Ce 15 mai à minuit marquait la date limite pour le dépôt des offres de reprise du secteur des plats cuisinés et traiteurs du groupe Financière Turenne Lafayette (FTL) qui comprend notamment la marque phare William Saurin (mais aussi Madrange, Garbit, Paul Prédault…). Menacés dans leurs emplois, les 1 300 salariés de ce pôle attendent fiévreusement. Plus largement, les quelques 3 000 salariés du groupe FTL s’inquiètent des conditions de cessions des différents pôles.

Les candidats à la reprise du pôle Plats cuisinés et traiteurs du groupe FTL (Financière Turenne Lafayette) seraient a priori au nombre de cinq indique Didier Pieux en charge du dossier à la fédération FO de l’Agriculture, de l’Alimentation, tabacs et activités annexes (FGTA-FO).

Il y aurait donc en course le groupe Raynal et Roquelaure, la coopérative Cecab (groupe d’Aucy), le fonds de pension français LBO France, le fonds d’investissement américain Sandton Capital et semble-t-il en dernière minute le groupe régional (du sud-ouest) Rivière allié à un industriel et à un fonds français.

Pour les 2 980 salariés du groupe FTL répartis sur vingt-et-un sites de production, l’heure est donc à l’inquiétude pour l’avenir des emplois. Les quelques 1 300 salariés qui relèvent du secteur plats cuisinés (sept sites) ont guetté fiévreusement le dépôt de ces candidatures. Les autres —1 600 salariés— sont rattachés aux pôles Charcuterie et pâtes fraîches.

Nous sommes toujours dans l’expectative résume Didier Pieux en ce qui concerne la reprise du pôle des plats cuisinés. Reprise qui sera étudiée avec le CICR, le Comité interministériel de restructuration industriel créé en 1982.

Pour l’instant, on ne connaît pas le contenu des offres et il n’y a aucune certitude sur la reprise totale des emplois. Parallèlement nous savons que ce pôle nécessite un investissement financier important pour la modernisation de certains sites tel celui de Lagny-sur-Marne.

Déjà une usine à l’arrêt

La reprise des pôles Charcuterie et Pâtes fraiches sera examinée le 29 mai par le tribunal de Paris. La coopérative bretonne Cooperl se propose de reprendre le pôle Charcuterie pour lequel elle assure actuellement le rôle de locataire-gérant jusqu’au jugement d’homologation du plan de cession. En ce qui concerne le pôle pâtes fraiches, le groupe Pastacorp (Lustucru et Rivoire&Carret) a déposé un dossier de reprise.

Le trucage des comptes du groupe pendant plus de dix ans et à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros avait été découvert lors d’un audit financier suite au décès de la dirigeante du groupe à la fin 2016.

Ces falsifications ont mis le groupe en difficulté jusqu’à amener l’État et les dix-sept banques concernées à intervenir pour lui éviter la liquidation. Le plan de financement approuvé en décembre par le tribunal de Paris a consisté à apporter à FTL 66 millions d’euros (dont 13 millions apporté par l’État dans le cadre du fonds de développement économique et social) et à appliquer pour un an un gel sur les paiements des dettes du groupe.

Ce soutien n’a toutefois pas résolu le problème sur la durée et le groupe connaît toujours des difficultés à payer ses fournisseurs explique Didier Pieux. Cela a mené, entre autres choses, l’entreprise Bigard à ne plus livrer la grande usine William Saurin de Lagny-sur-Marne. L’usine est à l’arrêt depuis la semaine dernière. Elle pourrait reprendre la production en cas de possibilité de paiement des fournisseurs à la commande indique Didier Pieux.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FGTA-FO Travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation et des services connexes

Sur le même sujet