Grand hôpital Nord de Paris : l’hôpital de quel futur ?

Service Public par Françoise Lambert

Le Grand hôpital Nord de Paris regroupera les hôpitaux Beaujon et Bichat (sur cette photo). © Francois PERRI / REA

FO redoute la création d’un « hôpital-entreprise » et dénonce les suppressions de postes et de lits qu’engendrera le regroupement sur un nouveau site à Saint-Ouen des hôpitaux Beaujon et Bichat.

La première pierre du Grand hôpital Nord de Paris, qui doit ouvrir en 2025, a été posée en avril. Outre un grand campus hospitalo-universitaire, le site choisi, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), accueillera un hôpital de 816 lits d’hospitalisation et de 173 places. Un établissement qui naîtra du regroupement des hôpitaux Beaujon (Clichy) et Bichat (Paris XVIIIe).

Unités modulaires en fonction des pics d’activité

L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a indiqué que cet hôpital du futur recevra davantage de patients avec moins de lits et que la réduction de l’ordre de 30% du nombre de lits a pour contrepartie un quasi-doublement de ses capacités ambulatoires. Des chambres dédoublables et des unités modulaires sont aussi prévues en fonction des pics d’activité.

Un hôtel hospitalier de 150 places pour accueillir des malades

La construction d’un hôtel hospitalier de 150 places est aussi au programme pour accueillir des malades, mais aussi des étudiants.

Le concept fait bondir le syndicat FO de l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris). Non seulement le regroupement va se traduire par la suppression de 500 lits et d’au moins 1 000 postes, mais le futur hôpital, c’est un nouveau type d’établissement, c’est l’hôpital-entreprise à l’américaine, indique Jean-Emmanuel Cabo, son secrétaire général.

« Nos patients ne sont pas des denrées »

Le travail en fonction des pics d’activité relève de l’industrie. Or nos patients ne sont pas des voitures ou des denrées que l’on peut gérer à flux tendus., rappelle-t-il.

Quel avenir pour la qualité des soins ?

Le responsable du syndicat FO AP-HP s’interroge sur le devenir des personnels et de l’avenir de la qualité des soins, avec le système des lits modulaires.

Ce ne sera sécurisant pour personne s’il n’y a plus de services, plus d’équipe fixe pour un service, et si l’infirmier et l’aide-soignant sont en charge de plusieurs spécialités en fonction de ce qui sera rentable ou pas pour l’hôpital, expose-t-il, si les patients ne sont pas regroupés par pathologies, les risques d’erreurs sont plus grands.

Le syndicat fustige aussi le projet d’hôtel hospitalier qui n’admettra que les patients qui ont de l’argent ou une mutuelle qui couvre ce genre de prestation.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante