Grand Nancy : les éboueurs sont prêts à passer Noël sur le piquet de grève

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

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Les rippers et chauffeurs de la société Rimma-Véolia, chargés du ramassage des ordures dans la Métropole du Grand Nancy, sont en grève depuis le 19 décembre à l’appel d’une intersyndicale dont FO. Leurs revendications portent sur les salaires et les conditions de travail.

Dernière minute : un accord de fin de conflit signé

L’accord entre la direction et les syndicats a été trouvé dans la nuit du 19 au 20 décembre : +3,8% d’augmentation au 1er janvier et 250€ de plus sur l’intéressement.
Une clause de revoyure est actée au 1er avril.

La direction joue le pourrissement mais les grévistes sont déterminés et ils sont prêts à passer le week-end de Noël sur le piquet de grève, prévient Frédéric Nicolas, secrétaire de l’Union départementale FO de Meurthe-et-Moselle. Depuis le 19 décembre, les totalité des rippers et chauffeurs de la société Rimma-Véolia, chargés du ramassage des ordures dans la Métropole du Grand Nancy, sont en grève à l’appel d’une intersyndicale FO-CGT-CFTC. Les négociations sont au point mort et les déchets commencent à s’amonceler dans les rues de Nancy et de sa périphérie.

Les revendications des grévistes portent sur les salaires et les conditions de travail. Une partie de leurs demandes semble avoir été entendue. Depuis un an, ils dénoncent les dysfonctionnements récurrents de la station de gaz naturel Air Liquide dans laquelle ils font le plein des véhicules avant de partir en tournée. Cette station est approvisionnée irrégulièrement et parfois les camions partent avec deux heures de retard, ce qui peut empêcher le ramassage de certaines poubelles, explique Frédéric Nicolas. Les salariés demandent donc l’installation d’une station de gaz naturel mobile sur leur site. Il a fallu que la menace de grève, brandie depuis le dépôt du préavis fin octobre, soit mise à exécution pour que la direction les entende enfin. Cette dernière a promis l’installation d’une station mobile dès que possible, mettant en avant les délais nécessaires à la mise en place de ce type d’équipement.

En revanche, le bras de fer se poursuit sur les questions liées à la rémunération. La direction nous propose des miettes qui ne sont pas à la hauteur des difficultés de notre métier, et elle reste sourde à nos revendications ! Les millions pour eux, les miettes pour nous ! a dénoncé l’intersyndicale dans un communiqué paru le 22 décembre.

Les grévistes appellent la population à les soutenir

Les grévistes demandaient initialement une prime énergie de 1 200 euros. Face au refus de la direction, ils exigent désormais une hausse de salaire. Nous avons demandé une augmentation de 10% l’an prochain, avec 5% en janvier et de 5% en août, mais la direction a refusé, explique Renato Cherrière, délégué FO chez Rimma-Véolia. Les grévistes sont désormais prêts à revoir leurs prétentions à la baisse, avec une augmentation de 5% en janvier, un complément d’intéressement et le paiement des jours de grève.

Mais lors d’une nouvelle rencontre le 22 décembre au matin, la direction a refusé d’aller au-delà d’une augmentation de 3,5% en janvier, avec une avance sur intéressement, selon Frédéric Nicolas. A l’issue de la réunion, une trentaine de grévistes sont allés manifester bruyamment devant la Préfecture de Nancy. Une délégation a par ailleurs été reçue par le cabinet du maire, également président de la Métropole du Grand Nancy.

Les éboueurs ont demandé à la population de les soutenir. Merci de téléphoner ou d’écrire à notre direction pour sortir de ce conflit et que vous puissiez passer les fêtes dans la dignité. Qui ramasse les poubelles à part nous ? Aidez-nous pour vous aider ! peut-on lire dans le communiqué de l’intersyndicale.

Car depuis plusieurs jours, plus aucun camion de ramassage ne passe dans la vingtaine de communes du Grand Nancy. Il y a une collecte par des agents communaux uniquement sur la place Stanislas, pour l’image de la ville, précise le secrétaire général de l’union départementale FO. Mais Rimma-Véolia rappellerait des cadres pour aller faire le ramassage. Si c’est le cas, la situation risque de se tendre encore plus.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération