Grande distribution : les NAO 2023 mettent la grille en conformité avec le SMIC revalorisé

InFO militante par Elie Hiesse, L’inFO militante

© Laurent GRANDGUILLOT/REA

Signé par FO, première organisation dans la Grande distribution, l’accord NAO 2023 prévoit 8 % d’augmentation pour les trois premiers niveaux de la grille qu’il remet en conformité avec le Smic revalorisé au 1er mai.

C’est la première fois qu’un accord de la branche anticipe la hausse automatique du Smic. Sans cela, les trois premiers niveaux de la grille auraient basculé le 1er mai sous le montant revalorisé du salaire minimum légal, commente Angélique Bruneau, secrétaire fédérale à la FGTA-FO chargée de la branche du commerce de détail et de gros à prédominance alimentaire (Grande distribution, 600 000 salariés).

FO, première organisation du secteur, a donc signé l’accord NAO pour 2023. Il prévoit une hausse des salaires minima conventionnels hiérarchiques de 8 % pour les trois premiers niveaux et de 6,1 % à partir du niveau 4. Si ses hausses peuvent sembler importantes, elles doivent être relativisées, car elles s’appliqueront sur la grille issue de l’accord NAO d’avril 2022, laquelle a été modifiée en juillet 2022, dans le cadre d’une clause de revoyure. En clair, le résultat des NAO 2023 intègre partiellement l’augmentation obtenue – en deux fois – en 2022, et va remettre la grille en conformité par rapport au nouveau montant du Smic.

Dans le détail, le premier jour du mois qui suivra l’arrêté d’extension (à venir), le niveau 1 va être porté au niveau du Smic revalorisé le 1er mai (11,52 euros brut de taux horaire) ; le niveau 2 atteindra le Smic majoré de 1 centime et le niveau 3, le Smic majoré de 2 centimes. La FGTA-FO demande l’extension rapide de l’accord.

Écrasement de la grille

Pour obtenir ce résultat, les cinq organisations du secteur ont dû faire front commun – avec des revendications communes – et mettre la pression. La veille de la première réunion de négociation le 31 mars, l’intersyndicale a dénoncé, par lettre, les bas salaires dans le secteur et rappelé que les accords et avenants salariaux signés en 2022 – actant une hausse cumulée allant de 4,1 % (pour les cadres en heures) à 5,95 % pour le niveau 1B – n’ont pas ou à peine compensé l’inflation 2022. Alors qu’elle reste au plus haut (5,9% fin avril, sur un an), les rémunérations actuelles des salariés de la grande distribution (…) ne permettent plus de faire face à cette vie chère, a appuyé l’intersyndicale, rappelant qu’a contrario certaines entreprises du secteur (…) ont maintenu voire augmenté leur part de marché et distribuent des dividendes.

Si le patronat a vite accepté de prendre en compte l’inflation dans sa proposition, ce n’est qu’à la troisième réunion qu’il a définitivement accepté de l’améliorer, en anticipant la hausse du Smic au 1er mai. Reste qu’il a refusé la proposition syndicale d’intégrer une clause de revoyure pour travailler les écarts entre les niveaux. La FGTA-FO maintient la demande, déjà pour les trois premiers niveaux. Comment justifier qu’il n’y ait qu’un centime de différence entre les employés commerciaux (niveau 2B) et les employés commerciaux ayant la responsabilité de passer des commandes (niveau 3 B) ?, interroge Angélique Bruneau.

Elie Hiesse Journaliste à L’inFO militante

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