Grèce, acte II : le poids de la dette, le choc du dogme

Revue de presse par Michel Pourcelot

L’accord du 13 juillet entre la Grèce et ses principaux créanciers aura finalement été pour beaucoup de médias l’occasion de pointer des désaccords. Après avoir plus qu’entretenu le suspense, ces derniers ont relancé la machine. Aperçus :

L’Express
« Le nouveau sauvetage de la Grèce n’est pas finalisé mais a déjà du plomb dans l’aile : des acteurs-clés du dossier -Athènes, Berlin et FMI- en critiquent les grands axes et doutent de ses chances de succès. Le scepticisme ambiant, qui dépasse de loin le simple cercle des économistes, devra être dissipé lors des négociations à venir sur les modalités du plan d’aide. » Encore du suspense à venir.

Ouest-France
Sombrera-t-elle ? « La Grèce retient son souffle avant une semaine cruciale pour son rétablissement économique, entre réouverture des banques et choc fiscal. Une semaine cruciale, aussi, pour le premier ministre grec Alexis Tsipras. Les banques, fermées depuis le 29 juin, doivent rouvrir lundi, en vertu d’un décret publié samedi par le gouvernement, remanié pour évincer les ministres frondeurs. »

La Croix
Sans compter que, sans doute un peu frondeur, le Premier ministre grec, n’est pas d’accord avec l’... accord : il « a reconnu avoir signé un texte auquel il "ne croit pas […] pour éviter un désastre du pays". » Alors que « la plupart des pays ont tenu une position "dure et vindicative", à l’exception de pays "comme la France, l’Autriche, Malte, et Chypre". Malgré un accord qui implique une nouvelle cure d’austérité pour son pays, le premier ministre s’est posé en "capitaine" de navire qui a éloigné le spectre d’un Grexit ». Quitte à commander une galère ?

Le Figaro
Par contre sur le pont européen, « l’Eurogroupe a tourné à la "confrontation", pour reprendre le terme de Martin Schulz, le président du Parlement européen, invité au sommet. En première ligne sur le front des durs, l’Allemagne et la Finlande. »

Marianne
Mais, en fait, les austères européens font bloc derrière les rouleurs de mécanique : « Henri Sterdyniak, sur le blog des Economistes atterrés, tirent longuement les enseignements de la crise grecque ». Pour lui, « le texte imposé à la Grèce, comme la conduite des négociations, posent la question de la nature de la zone euro ». « L’Allemagne, écrit-il, ses chevau-légers (la Finlande, la Slovaquie, les pays baltes, etc.), la Commission, la BCE ont imposé leurs vues… avec la bénédiction des dirigeants de l’ensemble des États membres. Pour eux, l’euro est indissociable de politiques d’austérité et de réformes structurelles libérales. Les votes qui peuvent avoir lieu au niveau des nations n’ont aucune importance. » Et d’en conclure : « A l’avenir, les partis politiques, les mouvements sociaux, les peuples qui voudront mettre en œuvre une autre politique sauront qu’ils devront ouvrir une crise en Europe. »

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante