Grèce, Espagne… : l’austérité perd des couleurs

Revue de presse par Michel Pourcelot

Se multipliant en Europe, les mouvements anti-austérité gagnent du terrain, y compris dans les urnes, comme en Grèce et plus récemment en Espagne, à l’occasion des lors des élections municipales et régionales, le 24 mai. Une progression prise au sérieux par les médias comme en témoignent ces extraits de presse.

Paris Normandie
« Après des années de crise et d’austérité, les électeurs espagnols ont adressé un coup de semonce à la droite en passe de perdre plusieurs bastions régionaux, alors que les "Indignés" pourraient gagner Barcelone et Madrid. Après la victoire de la gauche radicale Syriza en janvier en Grèce, le coup de semonce est clair, à six mois des législatives : quatre ans après la naissance du mouvement des indignés, les Espagnols ont exprimé lors des municipales et régionales leur ras-le-bol de l’austérité imposée par la droite et de la corruption gangrénant la politique ».

Le Monde
Un ras-le-bol créateur de séisme suivi d’une vague de joie : « Sur les places publiques de Madrid et de Barcelone, des centaines de personnes dansaient de joie dimanche 24 mai. Les élections municipales et régionales en Espagne font figure de véritable séisme politique. Elles marquent la fin du bipartisme qui articule les institutions espagnoles depuis la transition démocratique (1975-1982) ».

Courrier international
« Le symbole de cette nouvelle ère est représenté par Ada Colau et Manuela Carmena, deux femmes soutenues par le parti anti-austérité Podemos. Colau s’est fait connaître comme leader de la résistance de la rue contre les expulsions immobilières. L’an dernier, elle a fondé un parti puis s’est alliée à Podemos, le nouveau parti issu du mouvement des Indignés. Avec 25,2%, elle arrive en première place à Barcelone, devant le candidat du président catalan Artur Mas ». Une femme qui n’est pas l’avenir de l’austérité.

Le Monde diplomatique
D’autres s’en occupent, notamment en Grèce : « Mais en dépit du résultat des élections de janvier 2015, qui ont donné à M. Tsipras un mandat clair pour en finir avec l’austérité, l’Union européenne continue à faire endosser au pays le rôle du mauvais élève puni par les sévères maîtres d’école de Bruxelles. L’objectif ? Décourager les électeurs "rêveurs" d’Espagne ou d’ailleurs qui croient encore à la possibilité de gouvernements opposés au dogme germanique ».

Les Echos
Le progrès de l’hérésie en Espagne n’en inquiète pas moins et à la Bourse « l’attention a donc été uniquement tournée vers l’Europe et les dossiers grec et espagnol, le premier pour les difficultés persistantes d’Athènes à honorer sa dette, le second pour l’incertitude politique créée à l’occasion des élections municipales et régionales qui se sont déroulées ce dimanche et qui voient la montée en puissance des partis anti-austérité et anti-corruption ». Bref, que de mauvaises nouvelles.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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