Grégory Joron, nouveau secrétaire général d’Unité SGP Police-FO : Pour la protection et la reconnaissance des policiers

Portrait par Valérie Forgeront, L’inFO militante

Engagé syndicalement pour défendre les autres, porter les revendications de ses collègues flics, Grégory Joron, 45 ans, a été élu secrétaire général du syndicat Unité SGP Police-FO le 29 juin.

Il a exercé différents jobs, y compris disc-jockey dans des stations de ski…, avant un virage complet il y a plus de vingt ans : Grégory Joron est devenu CRS. Ardennais, marié et père de deux enfants, il a exercé à Lyon pendant onze ans, affecté à des missions de maintien de l’ordre. Dès 2002 il découvre le syndicalisme, rejoint FO en 2010 et endosse rapidement des responsabilités : délégué national puis secrétaire national, puis secrétaire général adjoint du syndicat, devenu entre-temps, en 2013, Unité SGP Police-FO par la fusion de deux structures.  Aujourd’hui notre syndicat [majoritaire aux élections de 2018, NDLR] est incontournable, les pouvoirs publics savent qu’on peut mobiliser. Greg, ainsi que l’appellent ses camarades, a participé à porter les revendications de FO au Beauvau de la sécurité, organisé depuis février en amont de la loi de programmation pour 2022. L’exécutif vient d’annoncer des mesures, dont la hausse du budget du ministère de l’Intérieur, portée à 1,5 milliard d’euros. Pour autant, souligne le militant, tout n’est pas réglé. Il faudra notamment  parler du lien entre le flic et son administration.

La protection fonctionnelle des policiers et la reconnaissance du travail qu’ils effectuent en font partie. L’offre de protection n’est pas à la hauteur, que le policier soit victime ou mis en cause. FO demande que tout cela soit cadré.

 Le gouvernement doit écouter l’expression du terrain

Plus largement, note Grégory, si depuis quelques années des avancées ont été obtenues (matériel, indemnités, effectifs,...), l’exercice du métier de policier demeure dégradé, notamment par la surcharge de travail, la pression permanente... Au sein de la filière judiciaire par exemple, les personnels, faute d’effectifs suffisants, sont  sous l’eau, traitant chacun 300 à 400 dossiers de plainte. Quant au devoir de rendement, à la politique du chiffre, infantilisante pour les agents, elle existe toujours,  preuve en est l’existence de la prime pour résultats exceptionnels !. Pour le secrétaire général, le gouvernement doit écouter pleinement l’expression du terrain, de ses besoins et en tous domaines. Par exemple sur le plan du matériel, lequel doit s’adapter aux missions, et non le contraire, ou encore en matière de gestion RH. Ainsi,  quand le mouvement de mutations sort le 16 juillet pour des affectations au 1er septembre, comment s’organiser au plan familial ? Cela participe du manque de reconnaissance, peste Greg Joron, FO demandant par ailleurs des repères, de la lisibilité dans la carrière, et une gestion prévisionnelle des postes. Des discussions sur les leviers de fidélisation des personnels, ce qui nécessite une vraie reconnaissance salariale, insiste FO, ainsi que sur les cycles horaires, revendication du syndicat depuis de longues années, auront lieu prochainement avec le ministère. Militant aussi pour la reconnaissance du travail des agents de soutien (policiers adjoints, administratifs, techniques), FO demande une amélioration indemnitaire, c’est une question de justice sociale. Enfin, vouloir créer des formations partagées pour développer les échanges entre les différents corps, c’est bien, mais encore faut-il que les policiers disposent de temps… or pour l’instant ils n’en ont pas ! Il faut donc améliorer les conditions pour qu’ils en aient.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération