Grève à Tessi : quatre jours et pour une victoire

InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

Une mobilisation importante pour les salaires sur le site de Lyon Gerland de la société Tessi a débouché sur une augmentation de 6,5 %. Cette victoire représente 116 euros brut supplémentaires pour les salariés de l’entreprise, y compris ceux des sites d’Avon, Le Haillan et Rennes, inscrits dans le mouvement à la suite de l’échec des NAO.

Le bras de fer aura duré quatre jours. Les salariés de Tessi, sur le site Lyon Gerland, ont obtenu une augmentation salariale de 6,5 % au prix d’une mobilisation du11 au 14 avril. Dans cette société spécialisée dans l’externalisation des processus d’affaires, notamment pour les banques et assurances, le salaire moyen est de 1 603 euros. Cette victoire représente 116 euros bruts supplémentaires, et cette hausse de salaire s’applique à l’ensemble des personnels de Tessi, y compris ceux d’Avon (Seine-et-Marne), Le Haillan (Gironde) et Rennes (Ille-et-Vilaine), qui s’étaient également mis en grève à l’appel de l’intersyndicale à laquelle participait Force Ouvrière.

Pour les syndicats, c’est l’échec des NAO qui a déclenché ce mouvement d’ampleur. En effet, alors qu’ils demandaient une hausse générale des salaires de 10 %, l’employeur a voulu faire passer les revalorisations automatiques du Smic depuis an pour des augmentations salariales et tout en limitant cette hausse à 4 %. La direction a voulu également introduire la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (TEPA) dans les NAO, cherchant à faire de ces primes à de véritables négociations salariales. Or, ont souligné les syndicats, dont FO, Tessi a les moyens de répondre aux revendications salariales. Au premier semestre 2021, le groupe avait largement amélioré ses bénéfices avec un chiffre d’affaires en hausse de 17,5 % et un résultat net de 16,3 millions d’euros.

Ancienneté : ouverture de négociations dès ce mois de mai

Une centaine de salariés, sur les 250 que compte le site de Lyon-Gerland, se sont donc mis en grève. Devant la société, rue Saint-Jean-de-Dieu, les banderoles ont été sorties et l’arrivée des camions bloquée. L’entreprise n’avait jamais connu une grève d’une telle ampleur et qui a dépassé le seul site de Lyon. A tel point que la société a dû annoncer qu’au niveau national, des discussions autour de la prime d’ancienneté seront ouvertes à partir de ce mois de mai. Autre victoire et pas des moindres, les syndicats ont obtenu que le dernier jour de grève ne fasse l’objet d’aucune retenue de salaire.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération