Grève générale chez Carrefour le 31 mars 2018

Mouvement social par FGTA-FO, Nadia Djabali

Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Fermetures de magasins, suppressions d’emplois, passage en location-gérance, montant de la participation des salariés réduite à la portion congrue, la colère monte chez Carrefour. La FGTA FO lance un appel à la grève générale dans le groupe pour le 31 mars 2018

Les militants FO de Carrefour sont très remontés. Plus de cent cinquante d’entre eux travaillant dans les hypermarchés étaient réunis lundi 12 mars dans les locaux parisiens de la confédération. Leur ordre du jour : décider de la suite du mouvement social.

Rejoints par les délégués syndicaux centraux des différents secteurs de Carrefour (market, Ex-Dia, logistique, etc.), ils ont convenu d’une date de grève dans le groupe : samedi 31 mars 2018. Avant cette échéance, des actions locales sont prévues, notamment dans la logistique durant la semaine du 12 au 18 mars. Ce secteur paye un lourd écot au plan de suppressions d’emploi annoncé le 23 janvier 2018 par Alexandre Bompard, P-DG de l’enseigne.

Deux milliards d’économies

Dans leur ligne de mire le plan Carrefour 2022. Ce plan prévoit un plan de départs volontaires qui touche 2 400 salariés des sièges, assorti d’un plan social dans les magasins de proximité dû à la fermeture de 273 magasins.

Autre motif de mécontentement de la FGTA : la mise en location-gérance de cinq hypermarchés. Un processus qui touche déjà les supermarchés depuis plusieurs années. La direction de Carrefour table sur 2 milliards d’euros d’économies.

Tant qu’une négociation ne sera pas ouverte pour proposer une solution alternative à la location-gérance et/ou pour mettre en place une clause sociale imposée aux repreneurs des magasins passant en location-gérance ou en franchise, nous ne lâcherons pas la pression, a d’ores et déjà prévenu Michel Enguelz, délégué national FO groupe Carrefour.

Participation divisée par 10

Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, la direction du groupe a annoncé une baisse du montant de la participation perçue en 2018. Une décision ressentie comme une douche froide par les salariés. Ces derniers ne toucheront en 2018 que 57,62 € en moyenne au lieu de 610 € en 2017. La somme disponible pour la participation est tombée de 80 millions d’euros à 7,46 millions d’euros alors que, de leur côté, les actionnaires se partageront plus 350 millions d’euros de dividendes. La direction mesure-t-elle la force de mobilisation que ce hold-up va produire sur les salariés et leurs représentants, qui sont tous prêts à combattre les projets des actionnaires de Carrefour ?, interroge la FGTA-FO.

Des rencontres avec les autres organisations syndicales ont été programmées pour préparer cette journée du 31 mars.

FGTA-FO Travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation et des services connexes

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante